Le Belge est le mauvais élève européen en matière de sécurité routière : voilà ce qui ressort d’une grande enquête initiée par VIAS portant sur les comportements des conducteurs et menée à l’échelle européenne. L’enquête ESRA1 a comparé le comportement des usagers de la route dans 39 pays, dont 22 pays européens. Dans tous ces pays, un échantillon représentatif de la population a répondu à un même questionnaire.
Il en ressort que les comportements des Belges au volant sont à haut risque. Et il n’y a pas qu’eux. Car l’enquête montre aussi que les utilisateurs de trottinettes électriques sont aussi des dangers en puissance, notamment avec l’habitude trop prononcée d’occuper à deux personnes une même trottinette (au moins une fois par mois), ce qui est totalement interdit depuis juillet 2022. 49% des usagers de trottinettes reconnaissent ce fait alors que la moyenne européenne se situe à 38%. Et ce n’est pas tout : 46% des utilisateurs de trottinettes belges indiquent qu’il leur arrive de brûler un feu rouge une fois par mois (pour 34% de moyenne européenne), 61% roulent sur les trottoirs et 40% d’entre eux reconnaissent se déplacer sur ces deux roues en ayant consommé trop d’alcool (la limite est aussi placée à 0,5 g/l de sang).
Trop vite aussi
Les automobilistes belges ont aussi le pied trop lourd, malgré les contrôles qui se multiplient. Ainsi, les données récoltées par VIAS montrent que 55% des conducteurs dépassent au moins une fois par mois les limitations de vitesse en agglomération – contre 48% à la moyenne européenne. Ce comportement est d’autant plus paradoxal que les moyens de contrôle et de répression se sont nettement accentués ces derniers mois et que les Belges en ont parfaitement conscience (43% estiment que le risque est élevé ou très élevé). Il est d’ailleurs surprenant d’apprendre que la Belgique figure désormais parmi les cinq pays les plus contrôlés d’Europe.
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En outre, l’usage du téléphone portable au volant reste un problème des automobilistes, mais pas seulement, car les chiffres sont élevés pour tous les pays concernés par l’enquête. Ainsi, un Belge sur quatre (26%) avoue avoir téléphoné ou avoir répondu à un message au cours du mois écoulé lorsqu’il est au volant. À ce titre, nous sommes en phase avec la moyenne européenne. Mais ce n’est pas une victoire…
Du côté des motards, l’enquête montre que les dangers sont moins nombreux, mais 6% avouent rouler parfois sans casque, 4% avoir repris leur engin en ayant trop bu et 9% dépasser les limitations de vitesse, ce qui semble peu. Les cyclistes avouent quant à eux consulter les réseaux sociaux lorsqu’ils pédalent (6%), rouler sans casque (27%, mais ce n’est pas une obligation) et 37% écoutent de la musique, ce qui les coupe de la circulation et de l’identification de certains dangers.
Le fléau des médicaments
L’enquête de VIAS montre aussi de nouvelles tendances et notamment celle relative à la consommation de médicaments. Près de 20% des Belges (19% exactement), indiquent avoir pris le volant après avoir ingurgité des médicaments altérant leur capacité de conduite. C’est là une situation inquiétante, car la consommation de médicaments est souvent sous-évaluée dans le cas d’accidents. VIAS plaide d’ailleurs pour une information claire sur les boîtes de médicaments afin que ceux qui les consomment soient parfaitement au fait de l’impact que ceux-ci peuvent avoir.
Et pour la drogue, ce n’est pas mieux : un conducteur sur huit (13%) avoue avoir repris le volant seulement 1 heure après avoir consommé des drogues illicites. C’est là encore bien plus que la moyenne européenne, fixée à 11 %. Au final, le conducteur belge figure dans le top 3 des pires élèves européens. Désespérant !
Photos : thodonal & Aleksandr Kondratov
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