Si le Code de la route tente d’être le plus précis possible, il ne peut pas non plus être discriminatoire. Or, on sait que toutes les catégories sociales ne sont pas égales devant la conduite. En effet, on sait que les jeunes prennent plus de risques, que les femmes restent plus prudentes que les hommes et que, passé un certain âge (mais variable d’une personne à l’autre comme pour le reste), on ne dispose plus nécessairement de tous les réflexes.
Le Code de la route reste pourtant assez flou et il indique que « tout conducteur doit être en état de conduire, présenter des qualités physiques requises et posséder les connaissances et les habiletés nécessaires. Il doit être constamment en mesure d’effectuer toutes les manœuvres qui lui incombent, il doit avoir constamment le contrôle son véhicule ».
Cela signifie donc que les personnes qui ne sont pas en état de conduire ne peuvent plus le faire. Cela peut être le résultat d’un accident, d’une maladie, mais aussi de l’âge du conducteur. En 2018, on estime à plus de 7.000 le nombre de conducteurs qui ont dû repasser un contrôle pour prouver leurs aptitudes. Et au final, ce sont 500 conducteurs qui ont dû rendre leur permis de conduire.
Divers troubles et un remède
Interrogé dans le cadre de l’émission de la RTBF « La Grande Forme », l’Institut pour la sécurité routière, VIAS, indique que plusieurs causes physiques peuvent altérer la conduite. Il s’agit par exemple de troubles au niveau osseux (arthrose, amputation, maladie musculaire, etc.), d’un trouble au niveau cérébral ou au niveau de la moelle épinière (AVC, Parkinson, Alzheimer, etc.), une diminution de l’acuité visuelle ou de toute autre affection qui limiterait le contrôle des mouvements, la perception, le comportement ou la capacité d’évaluation.
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Si vous avez conscience d’un de ces troubles, il faut en parler à votre médecin traitant, indique l’émission de la RTBF, car il y a une solution. En effet, votre médecin – de même que votre assureur ou à votre propre demande – peut vous envoyer vers ce que l’on appelle le CARA, c’est-à-dire le Centre d’Aptitude à la Conduite et d’Adaptation des Véhicules qui est un des départements de VIAS. Comme son nom l’indique, CARA évaluera les capacités du conducteur.
Il ne s’agit pas d’une simple évaluation de la conduite. En effet, c’est une équipe pluridisciplinaire (médecin, psychologue et évaluateur routier) qui déterminera le rapport final. Il pourra vous inviter à arrêter de conduire, ou alors à restreindre les heures de conduite (par exemple, dans le cas d’une perte d’acuité visuelle s’il est nécessaire d’éviter la nuit) ou encore d’adapter votre véhicule en fonction de vos capacités. On constate donc que le système n’est donc pas punitif, mais constructif puisqu’il s’agit de trouver des solutions.
Une population âgée qui va doubler
D’ici 2050, la part de la population âgée va doubler. Ce qui ne manquera pas de poser problème sur la route, car on a toujours des doutes sur l’arrivée de la voiture autonome, même à cette échéance. Selon VIAS, un tiers des accidents graves impliquant un automobiliste de plus de 65 ans est provoqué par un problème médical (infarctus, vue, etc.)
Cela signifie-t-il que la conduite sera bientôt interdite à partir d’un certain âge ? En Belgique, on s’en offusque, mettant en avant la nécessaire égalité des personnes devant la loi (ou le Code). Cela dit, il ne s’agit pourtant que de bon sens. D’autres pays ne font pas tant de chichis autour de la conduite et des personnes âgées. En effet, en Hollande, l’examen périodique de conduite à partir de 75 ans est obligatoire tout comme dans certains pays nordiques. En outre, les personnes âgées sont particulièrement à l’écoute des conseils, ce qui n’est pas le cas des jeunes. Ils sont donc plus capables d’adapter leurs habitudes. Et comme il vaut mieux prévenir que guérir…
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