Devrait-on contrôler médicalement les conducteurs de plus de 65 ans ? C’est une question récurrente qui se pose et par rapport à laquelle plusieurs autres pays européens ont déjà pris position. En effet, aux Pays-Bas, à partir de 75 ans, l’automobiliste a l’obligation de passer un examen médical tous les cinq ans. Au Danemark et en Finlande, c’est 70 ans, et 65 ans en Espagne avec un rappel tous les cinq ans.
La France pense doucement aussi à en instaurer un. C’est en tout cas le souhait de l’opinion publique, révélée par un sondage commandé par Dekra (leader français de l’inspection, de la certification, des services et de la gestion des sinistres dans les domaines de l’automobile)
Les résultats sont interpellant : près de trois quarts des personnes interrogées sont pour l’instauration d’un examen médical obligatoire pour les conducteurs de plus de 65 ans. L’idée est que ceux-ci testent leurs aptitudes à la conduite. Autre information importante : 58% des seniors y seraient même favorables.
Et en Belgique ?
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En Belgique, les chiffres de mortalité routière interpellent aussi de prime abord montrent que 1 tué sur 4 est une personne de plus de 65 ans (chiffres 2020). Cela dit, ce chiffre est toutefois à relativiser, car il découle surtout d’une plus grande vulnérabilité. En effet, la majorité des tués chez les plus de 65 ans sont des piétons ou des cyclistes (63%).
Les statistiques montrent que la part de seniors décédés en voiture ne représente « que » 25% et que le décès est aussi du à une plus grande vulnérabilité physique (os qui se fracturent plus facilement, guérison plus difficile, etc.
Un tiers des accidents graves impliquant un conducteur de plus de 65 ans est du à un souci de santé (infarctus, hypoglycémie, etc.) Selon VIAS, le senior n’est pas dangereux sur la route, mais il est souvent mis en danger. De ce fait, l’Institut de sécurité routière soutient qu’il n’est pas nécessaire d’instaurer un contrôle médical pour les conducteurs de cette tranche d’âge, car il s’agit d’une mesure en outre stigmatisante.
De mauvais exemples ailleurs ?
Selon VIAS, les expériences des autres pays (Pays-Bas, Espagne, Italie, etc.) ne démontreraient pas que l’instauration d’un examen médical pour les plus de 65 ans soit efficace. Pire : l’effet serait même inverse, car le senior qui a réussi l’examen se sent plus en confiance et il en deviendrait même plus dangereux.
Cette situation inciterait même certains pays à faire marche arrière. Selon VIAS, c’est le débat qui serait actuellement en cours aux Pays-Bas. En outre, il faut mettre la catégorie des conducteurs de plus de 65 ans avec celle des jeunes de 18 à 24 ans dont le risque de mortalité sur la route est en fait identique. Ces derniers prennent en effet beaucoup plus de risques qui mettent en danger la vie d’autrui.
Pour VIAS, pas question donc d’un examen médical, mais d’une signalisation revue et corrigée qui serait plus lisible et identifiable. Car VIAS relève qu’un senior blessé sur 3 dans un accident l’est dans un carrefour et surtout dans les carrefours où les règles de priorité ne sont pas claires.
Pour VIAS une solution pourrait consister aussi en l’adoption par cette tranche d’âge de véhicules simplifiés, par exemple avec des boîtes automatiques et des systèmes d’assistance (stationnement, maintien de voie, etc.) N’oublions pas non plus que les seniors réduisent souvent d’eux-mêmes leurs déplacements avec le temps.
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