Manifestement, la période estivale ne freine pas l’engouement des Belges pour les voitures d’occasion. En effet, le mois de juillet a été marqué par une forte croissance des immatriculations des voitures d’occasion (+12,3% à 64.660 unités), une première, car les achats se font traditionnellement au mois de mai ou juin, juste avant les congés.
Les résultats du mois de juillet contrebalancent ainsi ceux du mois de juin qui avaient été plus mitigés et ils prouvent combien le marché de l’occasion reste important en Belgique. Au total, l’année 2024 se caractérise jusqu’ici par une croissance globale cumulée de +7% du marché des voitures de seconde main.
Surfer sur la vague
Depuis plusieurs années, le marché de la voiture d’occasion est particulièrement en forme, ce qui s’explique selon la fédération TRAXIO par le fait que les prix des voitures neuves ont beaucoup augmenté tout comme le coût de la vie en général. Les consommateurs sont donc plus prudents ou refusent de consacrer davantage de fonds à une automobile. Et cela pousse le marché à la hausse puisque sur les 7 premiers mois de juillet, l’année 2022 avait vu l’immatriculation de 379.377, de 406.564 véhicules en 2023 contre 435.176 cette année.
Et manifestement, les voitures électriques sont aussi prisées. Depuis début 2024, 12.123 voitures à accumulateur ont été immatriculées en seconde main. C’est une hausse de 90% et qui se fait manifestement au détriment des voitures Diesel. Notons toutefois que 50,9% de ces voitures électriques d’occasion sont immatriculées au nom de société. IL n’y a donc que 40% d’immatriculations chez les particuliers qui se situent majoritairement en Flandre où on bénéficie de la prime à l’achat (3.000 euros).
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Des voitures toujours moins chères
Autre facteur qui dope le marché de l’occasion en Belgique : la baisse continue des prix. En effet, TRAXIO enregistre une baisse moyenne de -8% des tarifs, ce qui compense partiellement le coût plus élevé des coûts de financement. Or, on l’a vu, l’aspect des tarifs reste primordial pour les acheteurs.
TRAXIO a interrogé des revendeurs pour prendre au mieux la température du marché. Et voici ce qu’il en ressort du côté du réseau Van Mossel : « le client reste très sensible au prix de sorte que les promotions sur les entrées de gamme des segments B et C, généralement des voitures de stock ou livrables rapidement, assorties de conditions de financement favorables, ont leur petit succès. Le consommateur continue de donner la préférence à des moteurs essence avantageux et l’impact de la prime électrique flamande demeure marginale. Quant aux clients fleet, ils prennent tout leur temps pour se décider, quitte à différer un nouveau contrat. Les voitures électriques dominent en raison de la fiscalité favorable, mais à cause du prix élevé des voitures électriques, les flottes envisagent de se tourner vers le moteur thermique malgré la pénalisation fiscale. Dans une moindre mesure, les hybrides rechargeables offrent une alternative compte tenu de l’extinction de l’avantage fiscal. Sur le marché d’occasion dominé par les clients particuliers, nous constatons que l’offre continue de s’étoffer, ce qui normalise les prix et fait évoluer favorablement les ventes. Ici aussi, la demande de voitures budget est élevée, en compensation de la rareté de l’offre des entrées de gamme. Les clients étant plus nombreux à envisager l’achat d’une voiture d’occasion récente plutôt qu’une neuve, ils se tournent de plus en plus vers des formes courantes de financement sur le marché des véhicules neufs tels que le private lease. » Les habitudes changent donc aussi pour le marché de l’occasion.
Le neuf en baisse
La hausse du marché de la voiture d’occasion contraste avec la situation du marché des voitures neuves. Le mois de juillet s’est soldé par un recul de -7,3% par rapport à juillet 2023, ce qui laisse en 2024 avec une baisse globale de -1,2%. Une mauvaise année en perspective ? Non, car 2023 avait été marquée par un effet de rattrapage dans les livraisons suite aux pénuries de 2021 et 2022. Par rapport à 2021, les chiffres cumulés des 7 premiers mois restent largement positifs : +33%.
De l’essence et des marques
La motorisation la plus recherchée reste l’essence (54,9%). Le Diesel perd des plumes (31,7%). Le marché des électriques doit encore se développer et sa représentativité sur le marché reste encore faible, même si elle augmente. Les marques de véhicules d’occasion qui ont dominé, au premier semestre 2024, demeurent Volkswagen et BMW. Le top 5 est complété par Mercedes, devançant Opel, suivie par Peugeot. Parmi les modèles les plus populaires, rien n’a changé au top 5. Ainsi la VW Golf (17.464) arrive toujours en tête, devant la VW Polo (12.341), l’Opel Corsa (10.968), et la BMW série 3 (9.876). La BMW Série 1, qui avait atteint la cinquième place du classement en juin, conserve sa position avec 8.837 immatriculations.
Notons enfin que c’est la Flandre qui continue de dominer le marché des immatriculations de voitures de tourisme de seconde main, avec une part de marché de 55%, contre 37% à la Wallonie et 8% à Bruxelles.
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