La pollution sonore serait-elle de nature à raccourcir la durée de la vie ? C’est ce que révèle une étude très sérieuse menée par Bruxelles Environnement dans le cadre du Plan de Prévention et de Lutte contre le Bruit et les Vibrations en Milieu Urbain. L’étude porte bien entendu sur Bruxelles, mais ses résultats sont naturellement aussi transposables à d’autres grandes villes. Celle-ci montre qu’une exposition continuelle au bruit de la circulation possède parfois des conséquences inattendues.
Selon les relevés, 64% des Bruxellois seraient exposés continuellement (c’est-à-dire 24h/24) à un niveau sonore de 55 dB, soit le niveau d’une conversation entre deux personnes. Cette empreinte est le fait de la circulation de 620.000 véhicules quotidiens. Bien entendu, le secteur aérien possède aussi sa part de responsabilité puisqu’il constitue avec le trafic automobile l’autre plus grosse source de pollution sonore.
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500 millions d’euros par an
Cette pollution sonore aurait aussi manifestement un coût économique évalué à 500 millions d’euros par an. Plus grave encore : elle coûterait aussi des vies puisque chaque Bruxellois exposé continuellement au bruit perdrait 8 mois de vie. Ce n’est pas rien.
Lorsqu’elle a mené son étude, Bruxelles Environnement a utilisé une technologie qui permet en outre d’isoler les sources les plus émettrices de pollution sonore. Et il n’y a évidemment pas de surprise dans les résultats : les camions sont les plus bruyants avec une empreinte 5,5 fois supérieure à celle d’une voiture. Les bus sont en moyenne 2,5 fois plus bruyants que les automobiles, tout comme les… motos !
La LEZ inefficace et les VE pas moins sonores
Selon les experts, la LEZ ne permettrait absolument pas de lutter contre la pollution sonore dans la ville. Ce qui ne serait en revanche pas le cas de la zone 30. En effet, les études tendent à montrer que cette vitesse constitue une véritable charnière au-delà de laquelle la pollution sonore s’amplifie nettement. La zone 30 généralisée permettrait ainsi de réduire le nombre de personnes exposées de 10 à 20%. Il apparaît en tous cas qu’outre la vitesse de croisière, la phase d’accélération pèse assez nettement dans la production du bruit. Accélérer avec précaution permet en effet d’atténuer assez nettement le phénomène.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’étude de Bruxelles Environnement montre aussi que les voitures électriques ne sont pas spécialement moins bruyantes que les autres ce qui serait notamment dû au fait de l’empreinte sonore externe destinée à prévenir les piétons distraits. Surprenant !
Un plan en préparation
Selon le cabinet du ministre de l’Environnement régional, Alain Maron (Ecolo), un plan serait en préparation pour contrer cette nouvelle source de pollution qui pèse sur la qualité de vie des habitants. Il est prévu que les études se poursuivent en tout cas dans les mois qui viennent avec la mise en place de radars qui ne verbaliseront pas, mais qui permettront d’affiner les mesures de bruit et de les superposer à celle de la pollution atmosphérique. Les pistes sont nombreuses.
On évoque de la prévention auprès des automobilistes par le biais de radars pour mieux maîtriser les phases d’accélération. On imagine dès lors que, dans un deuxième temps, ce sont des radars « verbalisants » qui pourraient faire leur entrée dans les rues bruxelloises, comme c’est déjà le cas à Paris.
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