Pour limiter le réchauffement de la planète, le monde s’est lancé dans une vaste chasse au CO2, ce gaz à effet de serre dont les concentrations très élevées dans l’atmosphère font grimper les températures. Bien sûr, certaines régions du monde et certains pays sont plus appliqués que d’autres. Ou disposent en tout cas plus de moyens ou de leviers à faire valoir. Parmi ceux-ci, l’Union européenne tente de mettre ses pays membres au diapason et d’acter le passage à la voiture électrique à l’échéance 2035, moment où les ventes de voitures neuves avec moteur à combustion seront alors interdites.
Il s’agit naturellement d’une ambition forte, mais qui rencontre forcément aussi des réticences. Il y a deux mois, la Tchéquie a indiqué à l’Union qu’elle s’interrogeait sur cette interdiction, d’une part parce que le gouvernement n’entend absolument pas subventionner la voiture électrique et, d’autre part (et sans que ce soit avoué directement), parce que la Tchéquie entend aussi défendre son industrie automobile qui compte pas mal d’unités de production, donc d’emplois (Skoda, Hyundai, etc.).
Du rififi au sud
Aujourd’hui, c’est l’Italie qui remet en question la décision de l’Union. Giancarlo Giorgetti, ministre du Développement économique, a en effet tenu un discours important devant le parlement italien et il a déclaré que « il faut revoir le package de transition » afin que celui-ci tienne compte des besoins de l’industrie automobile italienne et des aspects sociaux qui lui sont liés. En clair, l’Italie entend donc aussi défendre son industrie et, à tout le moins, ne pas lui mettre la pression. Pour Giancarlo Giorgetti, interdire la vente de voitures thermiques dans 14 ans n’est tout simplement pas possible, car l’industrie automobile ainsi que les équipementiers en souffriraient trop.
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Cette déclaration italienne n’est toutefois qu’une demi-surprise dans le sens où M. Giorgetti avait déjà pris position sur l’interdiction des voitures thermiques lors d’une interview donnée au quotidien Corriere della Sera. Il avait en outre indiqué à cette occasion que c’était en partie pour cette raison que l’Italie n’avait pas adhéré au pacte de la COP26 – qui prévoit l’arrêt de la voiture thermique en 2035 en Europe et en 2040 dans le reste du monde.
La décarbonation devient donc de plus en plus source de tension à travers le monde, ce qui n’est évidemment pas propice à la prise de décisions fortes et constructives visant à limiter le réchauffement climatique. Le sujet est complexe et il nous laisse surtout avec des perspectives très imprévisibles.
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