Il est certain que le concessionnaire ne le dira pas aux acheteurs d’une nouvelle voiture : le coût des voitures électriques est en baisse et cela est dû aux batteries. Cette situation pourrait paraître étonnante, car c’est en totale contradiction avec l’image que l’on se fait des voitures électriques dont le coût est justement élevé en raison de l’accumulateur et des matières premières nécessaires à sa réalisation. Mais les temps changent et ces coûts baissent, paradoxalement grâce à la Chine.
La Chine, qui est le premier fabricant au monde de batteries, est actuellement confrontée à une surcapacité de production. Des industriels comme CATL, BYD, Guoxuan ou Sunwong produisent déjà suffisamment de cellules de batterie pour répondre à la demande mondiale. Et le problème, c’est que partout ailleurs dans le monde, de nouvelles usines vont sortir de terre : aux États-Unis et au Canada, mais aussi en Europe. Le problème est donc entier, d’autant que la demande pour les voitures électriques est aussi en baisse. Consécutivement, la loi de l’offre et de la demande fait le reste et une production trop importante fait baisser les prix
La limite symbolique des de 100 $/kWh
Concrètement, le prix des cellules LFP (lithium fer phosphate) est tombé à 54 dollars/kWh, selon Bloomberg. Or, il y a un an à peine, le prix était encore à 95 dollars/kWh. Pour une batterie entière (pas que la cellule donc), le coût tourne aujourd’hui autour des 75 $/kWh.
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Il faut se souvenir que, pendant des années, le seuil de 100 $/kWh a été considéré comme une sorte de pivot. De fait, pendant plusieurs années, les prix n’ont fait que chuter vers ces 100 dollars/kWh, mais la tendance s’est inversée en 2020 avec la crise du coronavirus en raison des problèmes d’approvisionnement. Mais tous les analystes défendaient cette position : une fois ce seuil franchi vers le bas, les voitures électriques allaient devenir franchement moins chères et donc abordables. Et c’est effectivement ce qui se passe en Chine où deux tiers des voitures électriques commercialisées sont déjà moins chers que leur équivalent thermique. Mais ce n’est pas encore le cas en Europe.
Mais pourquoi les batteries chinoises deviennent-elles subitement moins chères ? C’est en fait dû en grande partie à la baisse des prix des matières premières. Les matériaux cathodiques tels que le lithium, le nickel ou le manganèse qui ont flambé à un moment sont désormais très abordables et ils représentent désormais moins de 30% du coût total d’une batterie. En 2023, c’était plus de 50%. Par ailleurs, les processus de production s’améliorent sans cesse avec une robotisation accrue. Mais le problème pour les fabricants, c’est que leur marge bénéficiaire s’amenuise. Car il faut faire des prix pour vendre
Parcs de batteries
La surcapacité ne concerne d’ailleurs pas que les voitures. Car les batteries trouvent aussi des applications dans des parcs statiques de stockage tampon d’électricité afin de ne pas perdre l’énergie solaire ou éolienne produite.
Quelque 150 GWh de capacité de stockage seront encore ajoutés en 2024, dont la moitié environ en Chine. Notons que cette capacité était inférieure à 100 GWh en 2023 et à 50 GWh en 2022. Pour donner un ordre d’idée, 150 GWh représentent l’équivalent de 3 millions de voitures électriques dotées d’une batterie de 50 kWh.
Alors, peut-on s’attendre à une baisse des prix des voitures électriques ? Pour l’heure, ce ne semble pas être l’intention des constructeurs. Certes, il y a quelques initiatives, comme avec la Citroën C3, la Renault 5 ou la Fiat Grande Panda. Mais les industriels tiennent à leurs marges et au fait de rentabiliser les énormes investissements réalisés dans la voiture électrique. D’accord, mais cette démarche ne permettra pas au consommateur de passer plus vite à la voiture électrique, sauf s’il déménage en Chine…
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