Actuellement, les voitures électriques sont souvent pointées du doigt pour leur prix de vente exorbitant. Cela dit, c’est surtout vrai pour les voitures neuves, car sur le marché de l’occasion, la tendance est actuellement complètement inverse : les prix s’effondrent littéralement.
Les professionnels vivent actuellement une période difficile. La preuve ? Certains d’entre eux se sont confiés à nos confrères de L’Écho et ils avouent qu’une Tesla Model 3 de 4 ans et 120.000 km se négocie autour de 45% de sa valeur en neuf, mais qu’actuellement, le prix de vente n’est que de 30 à 35% du tarif neuf. Une sacrée différence !
Une chute des prix
Partout, la tendance est la même : les prix des voitures électriques d’occasion chutent. C’est ce que montre une étude d’Indicata qui montre que, depuis le début de 2023, les prix des voitures électriques ont chuté d’environ -25% contre seulement -10% à un véhicule essence traditionnel. Ces données sont corroborées par celles de notre service d’analyse de données Gocar Data : il y a un an, le prix d’une BMW i3 (2020) est passé de 32.000 à 24.000 euros, celui d’une Tesla Model X (2022) de 145.000 à 100.000 euros et celui d’un Mercedes EQB (2022) de 64.000 à 47.000 euros.
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Mais pourquoi cette chute des prix ? L’effet est économique : l’offre de voitures électriques d’occasion a fortement augmenté sur le marché tandis que le nombre d’acheteurs n’a, lui, pas augmenté. Résultat : la surabondance de véhicules fait automatiquement chuter les prix, surtout si les acheteurs ne sont pas convaincus.
Plus longtemps qu’une Diesel
Le phénomène pourrait durer. Car on assiste à l’arrivée d’une première déferlante de voitures électriques d’occasion sur le marché, des véhicules issus des flottes arrivées au terme de leur contrat. Et comme les acheteurs ne sont pas là, il faudrait aujourd’hui 129 jours pour vendre une voiture électrique contre 65 jours pour une voiture Diesel.
Le marché de l’occasion est à 85% composé d’acheteurs particuliers. Et on sait que ce public est particulièrement méfiant vis-à-vis des voitures électriques. C’est le fait d’incertitudes concernant la longévité de la batterie, mais aussi des autres investissements parfois nécessaires à consentir, comme celui d’une borne de recharge. Certes, les derniers chiffres de Traxio montrent un doublement des ventes de voitures électriques d’occasion au cours des cinq premiers mois de 2024, mais avec seulement 4.000 unités, les voitures à batterie ne représentent même pas 2% du marché.
Un marché pas adéquat
Autre souci : la majorité des voitures électriques présentes sur le marché de l’occasion sont de grands modèles très onéreux. On trouve en effet surtout des Tesla Model S et X, des Mercedes EQS, des BMW iX. Bref, des voitures dont le prix d’achat est de 100.000 euros, ce qui, en occasion, les rend toujours trop chers, du moins pour une majorité de particuliers. Et c’est normal : ce sont ces modèles qui ont été prisés par le fleet et les indépendants.
Les petits modèles électriques se font plus rares et ils ne convainquent pas non plus, car leur batterie plus modeste a déjà perdu une partie de sa capacité initiale, ce qui n’est pas de nature à rassurer. En outre, en l’absence de passeport numérique ou d’informations sur l’état de santé de la batterie…
Last but not least, les constructeurs baissent actuellement les prix sur leurs modèles neufs qui sont dotés des dernières chimies de batterie en date. En toute logique, les acheteurs particuliers préfèrent donc se tourner vers ces modèles quand ils décident d’acheter électrique… Les professionnels du secteur s’attendent à ce que la baisse des prix des voitures électriques sur le marché de l’occasion se poursuive tout au long de cette année. Ce qui signifie d’ailleurs qu’on trouvera bientôt sur le marché une large offre de voitures électriques à moins de 30.000 euros. Les experts ne s’accordent toutefois pas encore sur la durée de cette baisse : pour certains, elle prendra fin en 2024 tandis que d’autres pensent qu’elle durera jusqu’à la fin de la décennie, surtout avec l’émergence des chimies LFP (lithium-fer-phosphate) qui tirent les prix du neuf vers le bas.
Des voitures électriques bientôt plus chères en leasing ?
Si elle perdure, cette situation aura une autre conséquence, notamment pour les flottes : l’augmentation du prix de leasing en raison de la diminution de la valeur résiduelle. La différence de coût sera évidemment répercutée sur le client. Actuellement, la revente d’une Tesla Model 3 rapporte 10.000 euros de moins que prévu. Il est évident que ça ne durera pas.
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