Enquête VIAS : Le Belge continue d’avoir un problème avec la vitesse

Les Belges continuent à avoir un problème avec la vitesse selon une étude de VIAS. Si la prudence semble augmenter sur certains tronçons, elle se dégrade nettement sur d’autres avec des relevés de vitesse jamais atteints depuis le début de ces mesures, en 2012.

Publié le 30 mars 2023
Temps de lecture : 5 min

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Enquête VIAS : Le Belge continue d’avoir un problème avec la vitesse

Respecter les limitations de vitesse semble problématique pour de nombreux Belges selon une étude menée par VIAS. L’Institut procède en effet chaque année à un état des lieux en mesurant la vitesse de manière « discrète », et ce à travers 215 lieux choisis à travers tout le pays. Pour avoir une bonne idée de la situation, VIAS choisit les tronçons servant à cette étude avec « des conditions de vitesse libre », c’est-à-dire sans ralentisseur, de radar automatique, etc. afin de réduire autant que possible l’influence du conducteur.

Au cours d’une semaine de contrôles, c’est la vitesse de plus de 3,8 millions de voitures qui a été mesurée, ici sur une semaine à la fin 2021. Méthodologiquement, VIAS a mesuré ici la vitesse réelle, sans marge de tolérance. Par contre, les résultats sont pondérés en fonction des circonstances, car les conducteurs ont tendance à rouler plus vite de nuit.

Les zones 90 km/h problématiques

Dans les zones 30, le pourcentage de conducteurs roulant trop vite atteint des proportions inquiétantes : 84% en Wallonie, 79% en Flandre et 64% à Bruxelles. Sur les routes limitées à 50 km/h, 68% des Wallons ont le pied trop lourd. Les Flamands sont en revanche 42% à ne pas respecter cette limite tandis que les Bruxellois sont moins nombreux : 29%. Sur les routes limitées à 50 km/h, la tendance à la baisse observée ces dernières années s’est inversée : alors que 65,8% des conducteurs roulaient trop vite sur ces portions en 2007, on avait constaté une amélioration jusqu’en 2015 (36%). Mais depuis, les choses se sont encore dégradées et le pourcentage de contrevenants est passé à 54,3% globalement et même à 68% en Wallonie. Selon VIAS, ce serait du au fait que la conception actuelle routes limitées à 50 km/h se prête bien à une conduite rapide.

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La situation est aussi très préoccupante sur les tronçons limités à 90 km/h, car ce sont les lieux où le dépassement de la vitesse est le plus important. Si en 2012, les conducteurs étaient 26% à dépasser la vitesse maximale autorisée sur ces portions, ils sont désormais 54% à le faire, une hausse qui, selon VIAS, peut s’expliquer par le fait que depuis 2017, la limite est passée à 70 km/h en Flandre. En outre, les voies limitées à 90 km/h sont souvent des routes à 2×2 bandes, ce qui l’apparente à une autoroute. Cela dit, le non-respect des vitesses sur les portions à 90 km/h n’est pas le fait que de la Flandre, la Wallonie fait aussi figure de mauvais élève.

Des améliorations ?

Tout n’est pas catastrophique pour autant. En effet, comparativement aux mesures menées précédemment, il y a des améliorations, notamment sur les portions limitées à 70 km/h où VIAS constate une vitesse mieux respectée.

En outre, les optimistes verront aussi une amélioration sur les portions limitées à 30 km/h qui sont mieux respectées. Certes, 78% des conducteurs ne respectent toujours pas la vitesse indiquée, mais il faut se souvenir qu’ils étaient 95% à ne pas le faire en 2007 et 2008 et que de surcroît, le nombre de zones 30 a nettement augmenté depuis. Il y a donc une évolution positive.

Les gros excès de vitesse augmentent

VIAS constate par ailleurs que ce que l’on considère comme de gros excès de vitesse (dépassement de plus de 30 km/h) est aussi en augmentation dans notre pays. C’est surtout vrai sur les routes limitées à 90 km/h, à la fois en Wallonie (5,5%) et en Flandre (5,7%). En 2012, ces dépassements étaient limités à 2,2% et 0,8% respectivement. La fréquence plus élevée de ces gros excès de vitesse s’observe aussi dans les zones limitées à 50 km/h, mais aussi dans les zones 30 et spécialement en Flandre pour ce dernier point.

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Pour le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), le Belge aurait un problème de rapport culturel à la vitesse. Pour lui, les dépassements enregistrés sont inacceptables et il est bien décidé à agir. Pour les autorités, il faut surtout conscientiser l’automobiliste et il faut donc insister sur les formations comportementales pour ceux qui se sont vu infliger un retrait de permis par exemple. Autre point d’action pour le ministre : c’est l’interdiction de faire l’apologie de la vitesse, comme c’est souvent le cas sur les réseaux sociaux. Des sanctions nouvelles seront d’ailleurs prises à l’encontre de ces personnes.

Enfin, l’objectif de Gilkinet est également de refondre le système de sanctions et de le rendre plus adéquat avec la gravité de l’infraction commise. Il plaide donc pour un système d’amendes progressives, spécialement pour les dépassements de plus de 20 km/h et pour lequel est un texte est prêt et va être soumis à discussion. Last but not least, le ministre compte aussi lutter plus efficacement contre la récidive, une action qui, selon lui, pourrait être menée à bien avec un permis à points qui fait toujours débat au sein de l’arène politique.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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