Le 23 septembre 2024, l’administration Biden a présenté un projet visant à interdire les véhicules connectés équipés de pièces en provenance de « pays à risque » tels que la Chine. Ceci concernerait les logiciels dès 2027 et les composants physiques en 2030. Cette décision inclut les voitures, mais aussi les camions et les motos. Elle s’inscrit dans une politique américaine plus large de sécurisation des infrastructures critiques face à la menace de cyberespionnage. Les autorités américaines redoutent en effet que ces véhicules chinois deviennent des « chevaux de Troie », permettant à des pirates de saboter à distance des infrastructures ou de collecter des données sensibles.
Selon des experts en cybersécurité, cette crainte serait fondée, car le risque de piratage des véhicules connectés est connu depuis longtemps. Certes, les cas de sabotage à grande échelle sont rares, mais les vulnérabilités des systèmes électroniques de ces véhicules sont bien réelles.
Des failles multiples ?
Les voitures connectées présentent plusieurs portes d’entrée pour des attaques potentielles. Parmi celles-ci, les modems et les cartes SIM qui permettent aux véhicules de se connecter à des réseaux et de transmettre des données vers des serveurs. Ces composants sont souvent fabriqués par des tiers et ils constituent une cible idéale pour des cybercriminels. Des prises de contrôle à distance seraient aussi possibles.
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Cette initiative de la Maison-Blanche suscite toutefois des interrogations, d’autant plus que peu de véhicules chinois sont actuellement présents sur le marché américain. Mais les tensions géopolitiques sont là. L’administration américaine souhaiterait dès lors mettre en place une nouvelle chaîne d’approvisionnement entièrement locale pour les logiciels et les composants. Mais cela prendra évidemment du temps et sans doute beaucoup plus que ce qui est prévu dans le plan actuel. En outre, il sera compliqué de pouvoir garantir qu’aucun sous-traitant n’a recours à des pièces produites en Chine.
Plus économique ?
Au-delà des considérations de sécurité nationale, cette décision semble aussi être motivée par des enjeux économiques. Certains experts estiment en effet que cette mesure vise à favoriser les fabricants américains de composants électroniques, dans la lignée du « Chips and Science Act ». Pékin n’a d’ailleurs pas tardé à réagir, dénonçant un protectionnisme déguisé en mesures de sécurité. Alors que l’élection présidentielle américaine approche, cette posture musclée face à la Chine a sans doute aussi une dimension politique. Quoi qu’il en soit, la mise en place d’une interdiction effective d’ici 2030 laisse aux autorités américaines le temps de s’organiser, mais aussi aux potentiels pirates ou entreprises malveillantes chinois d’affiner leurs stratégies.
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