Peu à peu, les voitures électriques se montrent de plus en plus dans nos rues. Et cela devrait naturellement encore s’accentuer avec les pressions politiques et la législation européenne qui a prévu d’interdire la vente de voitures à moteur à combustion dès le 1er janvier 2035. Dans la conscience collective, on s’attend dès lors à ce que d’ici quelques années – peut-être 20 –, toutes les voitures soient électriques et que chacun dispose d’une borne de recharge devant chez lui quand c’est possible toutefois.
Seulement voilà : cette projection est jugée comme utopique par certains, dont des scientifiques de renom. C’est le cas de Ferdinand Dudenhöffer, professeur d’économie émérite et cofondateur de l’agence de recherche automobile CAR (Center for Automotive Research). Pour lui, « le moteur à combustion interne est sûr de continuer à vivre pendant les 100 prochaines années ». Sérieusement ?
Des études
L’homme ne se fonde évidemment que sur un avis personnel pour soutenir une telle affirmation. Ferdinand Dudenhöffer a en effet mené des recherches sur les remises accordées sur les nouvelles voitures en Allemagne et il a comparé les modèles électriques aux voitures thermiques. Et il en ressort que les marques automobiles accordent proportionnellement plus de remises aux voitures à moteur à combustion qu’aux véhicules à batteries, et ce alors qu’en Allemagne, les voitures électriques bénéficient pourtant déjà d’une remise supplémentaire.
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L’an dernier, le gouvernement allemand a subitement mis fin aux subventions qui aidaient les acheteurs de voitures électriques en raison d’un déficit budgétaire important. Mais les marques automobiles ont réagi et pour éviter la chute des ventes, elles ont octroyé des ristournes plus importantes pour combler l’absence d’aides à l’achat.
Dans son analyse, Ferdinand Dudenhöffer estime que les politiciens ont d’ores et déjà tué la voiture électrique. Car les marques automobiles vont désormais mettre toute leur énergie dans les ventes de voitures thermiques, tout simplement parce que celles-ci sont plus rémunératrices. En effet, les ristournes accordées sur les voitures électriques entraînent des ventes à perte qui ne peuvent pas se prolonger pour des raisons évidentes de rentabilité. « Compte tenu des marges bénéficiaires plus élevées sur les voitures à moteur à combustion, il est plus facile d’accorder des remises sur ces dernières. Avec la suppression de la prime pour les voitures électriques, les marques automobiles enregistrent même parfois des pertes sur ces modèles. C’est pourquoi, pour l’instant, les marques automobiles misent davantage sur la vente de voitures à moteur à combustion », souligne Ferdinand Dudenhöffer.
Dans cette perspective purement économique de rentabilité, l’économiste avance que les voitures thermiques n’ont pas dit leur dernier mot et que leurs ventes pourraient se prolonger bien au-delà de l’échéance prévue, et ce peut-être pendant les cent prochaines années puisqu’il est impossible de savoir si de nouvelles subventions seront octroyées tôt ou tard aux voitures à batteries. Certes, cette analyse n’est évidemment pas dénuée de sens, mais de là à dire que la voiture thermique durera encore 100 ans, c’est probablement un peu optimiste… Non ?
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