Jusqu’ici, on ne peut pas dire que l’industrie automobile européenne se remette en question. En effet, les constructeurs occidentaux semblent continuer leur petit bonhomme de chemin, sans vraiment faire attention aux menaces qui se dressent devant eux. Pourtant, beaucoup d’observateurs alertent régulièrement, notamment sur le fait que les fabricants européens ne prêtent pas assez attention aux menaces venues de Chine. Ceux-ci par exemple continuent de jurer sur une rentabilité « à la pièce » alors que le reste du monde bascule dans une logique de volumes pour réduire les prix des voitures électriques.
Cela dit, la prise de conscience serait en marche si l’on en croit une enquête menée par l’institut Ifo basé à Munich et qui interroge les grands constructeurs allemands sur les perspectives d’avenir. Selon l’Ifo, le mois de juin marque pour la cinquième fois une dégradation dans la confiance en l’avenir pour les marques Volkswagen, BMW et Mercedes avec un score de -56,9 points, soit -10,3 points de moins que le mois précédent. Si on remonte dans l’histoire, ce score est très proche de celui relevé en 2008 et qui est le plus bas de l’histoire (-67,8 points).
La pression
Pour les constructeurs, ce pessimisme est le résultat d’une addition de facteurs : hausse des taux d’intérêt mondiaux, baisse des bénéfices des entreprises, inflation, etc. Cette situation a même poussé certaines entreprises automobiles à réduire leurs prévisions à court et moyen terme.
Publicité – continuez à lire ci-dessous
L’Ifo a indiqué à Automotive News Europe que « les constructeurs automobiles sont confrontés à une grande incertitude, comparable aux premiers jours de la guerre en Ukraine ». Chose pour le moins curieuse : pour compenser ces perspectives plus sombres, les constructeurs automobiles prévoient d’augmenter (encore) leurs prix, en particulier pour les modèles haut de gamme et les véhicules électriques.
Une stratégie vouée à l’échec ?
Dans la réalité, outre les facteurs économiques conjoncturels européens, les constructeurs occidentaux sont surtout mis sous pression par leurs concurrents chinois ainsi que par Tesla sur la question de la voiture électrique. Une pression qui est aussi très visible sur le marché chinois où Volkswagen par exemple occupait une place de choix jusqu’il y a peu. Mais c’est terminé, car Tesla ou BYD se sont hissés au top des ventes grâce à une guerre des prix qui n’est pas du tout suivie par les fabricants européens. Résultats : leurs ventes s’effondrent.
On se demande si la prise de conscience des constructeurs européens se poursuivra et s’ils comprendront qu’il faut probablement revenir à un modèle qui privilégie les volumes dans un premier temps (quitte à décevoir les actionnaires) pour miser plus tard sur une rentabilité par modèle, comme ils souhaitent le faire actuellement. Pas sûr que ceux-ci le voient de cet œil-là, car, comme le montre l’étude de l’Ifo, l’évaluation par les constructeurs automobiles de leur situation actuelle s’est, elle (et paradoxalement), améliorée, passant de 28,4 à 37,5 points. La politique de l’autruche ?
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be