Depuis la Covid, l’automobile a traversé de nombreuses crises : celle de l’arrêt des usines, celle de la hausse des prix des carburants et bien entendu celle des ruptures dans les chaînes d’approvisionnement pour les puces ou semi-conducteurs qui sont essentielles à l’électronique de nos voitures.
Ces derniers mois, on pensait toutefois que les choses étaient en passe de se résorber avec un (presque) retour à la normale et des délais de livraison qui semblaient se réduire. Cela dit, tout ceci n’est qu’une illusion comme l’indique Renate Vachenauer, responsable des achats chez Audi dans le journal allemand Augsburger Allgemeine. Pour lui, l’automobile n’est pas sortie de l’auberge et ces pénuries mettront des années à se résorber malgré tous les plans des manufacturiers de puces d’augmenter leurs cadences de production avec la construction de nouvelles usines.
Un changement de dynamique ?
Depuis ces pénuries (et d’autres qui ont touché toute l’industrie), les politiques européennes ont tenté de reprendre les choses en main en relocalisant une partie de la production des semi-conducteurs sur le vieux continent (European Chip Act). Au total, ce sont 42 milliards d’euros de subventions qui vont alimenter ce repositionnement stratégique. Il s’agit en effet de réduire notre dépendance aux fournisseurs asiatiques et américains.
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Cela dit, relocaliser n’est pas chose rapide. L’Allemagne courtise actuellement les grands fabricants en leur offre de grosses subventions et le pays a déjà réussi à attirer l’Américain Intel et le Taïwanais TSM. Mais « cela va prendre des années et ce seront des milliards de dollars qui vont devoir être investis », a déclaré M. Vachenauer dans son interview.
Simplifier
Les difficultés des constructeurs tiennent aussi dans le fait que l’automobile utilise aujourd’hui une trop grande diversité de puces : il y aurait jusqu’à 8.000 modèles différents, une complexité qui ne contribue évidemment pas à réduire le goulet d’étranglement. Il faudra donc aussi fournir des efforts pour une simplification technique.
« Nous devons utiliser de nombreux leviers pour stabiliser l’offre de semi-conducteurs et également nous approvisionner sur le marché des courtiers dans une certaine mesure », a encore ajouté Renate Vachenauer. Cet approvisionnement sur le marché des courtiers est naturellement risqué, car lorsque la demande est élevée, les prix s’envolent et c’est encore une fois le consommateur qui payera la note. On voit donc que les difficultés seront encore présentes longtemps. Ce qui signifie aussi que certains modèles d’automobile ou certaines options vont forcément nécessiter plus de temps pour être construits. Les délais de livraison ont donc toutes les chances de rester longs pendant encore plusieurs années.
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