L’Europe en (enfin) entamé un « dialogue stratégique » avec ses constructeurs en janvier 2025. Cela vient de ce que l’Union a enfin pris conscience que son industrie automobile était au bord du gouffre et que, sans mesures d’assouplissement des règles européennes trop strictes, elle était vouée à disparaître, tout simplement. Mieux vaut tard que jamais.
Cette prise de conscience a mené à la prise d’une série de mesures en faveur des constructeurs européens. Les États membres seront ainsi invités à octroyer des subsides à l’achat ou des mécanismes de déduction (principalement pour les entreprises, semble-t-il) tandis que les industriels seront soutenus pour le volet R&D et fabrication. Cela vaudra aussi pour les constructeurs de batteries qui profiteront de subsides, y compris les étrangers qui noueraient des partenariats avec les fabricants européens sous forme de coentreprises, comme cela se fait en Chine par exemple. Outre le report de trois ans des quotas de CO2 prévus pour cette année (mais ce n’est qu’un allongement, les objectifs restent donc inchangés), l’Europe mobilisera aussi des ressources pour avancer sur la question des voitures autonomes.
Vers une prolongation du thermique ?
Et ce n’est pas tout. On apprend en effet que l’étude de la fameuse clause de revoyure prévue pour 2026 est avancée à cette année. La clause de revoyure ? C’est un terme juridique qui désigne une formule par laquelle l'exécutif s'engage à réexaminer des dispositions législatives ou réglementaires, au terme d'une période d'expérimentation fixée par la loi. En l’occurrence, il s’agit pour le secteur automobile d’évaluer l’avancement de la transition vers la voiture électrique et, éventuellement, de prendre des mesures d’aménagements supplémentaires si celle-ci n’a pas atteint un seuil de progression suffisant.
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Ce tour de table qui réunira les instances européennes et les constructeurs ne se tiendra donc finalement pas l’an prochain comme initialement évoqué, mais au troisième ou au quatrième trimestre 2025, comme l’a indiqué Apostolos Tzitzikostas, le commissaire européen aux Transports. Il s’agira donc d’évaluer la trajectoire réelle de la transition et de voir si la sortie du thermique en 2035 restera d’actualité. Un espoir pour le moteur à combustion ? Pas sûr, car les instances européennes ont déjà exprimé le fait que l’objectif de sortie au 1er janvier 2035 sera bel et bien conservé. Cela dit, on peut toutefois s’attendre à ce que certains aménagements potentiels soient adoptés. On pense notamment à l’utilisation des carburants synthétiques neutres en carbone, même si on reste dubitatif sur cette potentialité, car la mise en place d’une filière économiquement viable semble particulièrement complexe, au moins à court terme. Les mois qui viennent pourraient donc encore chambouler beaucoup de choses pour l’industrie automobile européenne...
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