Le passage à la voiture électrique est inéluctable. Et ce n’est pour beaucoup pas la brèche ouverte par la potentielle autorisation des carburants synthétiques qui y changera quelque chose. Carlos Tavares, personnage influent s’il en est, a en effet expliqué récemment que les e-fuels ne stopperaient pas la transition vers la voiture à batterie.
Cela dit, le Belge ne semble pas vraiment convaincu par la voiture électrique qui est, pour la plupart de nos compatriotes, trop chère, trop limitée en autonomie ou trop longue à recharger. Les études qui remontent ces informations. Récemment, Europ Assistance avait indiqué que 6 Belges sur 10 ne voulaient pas passer à la voiture électrique. Même son de cloche chez BNP Paribas Fortis qui montrait que – le taux était plus limité – 35% des Belges n’étaient pas prêts.
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Audi mène sa propre enquête
Cette fois, c’est au tour d’Audi de se livrer à cet exercice avec un sondage réalisé auprès de 2.000 Belges par iVox et qui s’est déroulé à 1.000 jours de l’échéance législative de 2026 qui prévoit la fin des avantages fiscaux pour tous les véhicules non électriques, même les hybrides. Pour le constructeur, l’issue de ce sondage est d’autant plus importante que des choix stratégiques forts ont déjà été posés. En effet, en 2026, le constructeur aux anneaux commercialisera sa toute dernière voiture thermique. Par la suite, plus aucune nouvelle voiture thermique ne sera présentée, même hybride.
Le sondage d’Audi montre que seulement 47% des Belges sont favorables à la voiture électrique. C’est donc peu, même s’il faut relativiser, car les réponses sont assez différentes d’une tranche d’âge à l’autre.
En effet, 62% des plus de 35 ans sont favorables à la voiture à batterie alors que chez les plus de 55 ans, ce taux tombe à seulement 38%. Sans surprise, le prix d’achat trop élevé, l’autonomie et le manque de points de recharge sont toujours cités comme les principaux freins à cette adoption.
Un état d’esprit ?
Ces résultats font-ils trembler le géant du premium qui a déjà posé ses choix ? Non, car Audi estime que cette opposition est surtout un état d’esprit et que, rapidement, des solutions seront trouvées rapidement pour résoudre les problèmes soulevés par les consommateurs.
Car voyager loin sans ravitailler reste l’exception pour le constructeur : « de nombreux conducteurs souhaitent encore pouvoir se dire qu’ils pourraient effectuer un Paris aller-retour le jour même, alors que cela n’arrive que rarement dans la réalité », indique Audi.
40% d’expérience de « panne sèche »
L’étude montre aussi que l’infrastructure de recharge est surtout déficiente au sud du pays. En effet, les Wallons sont presque trois fois plus nombreux à pointer le problème de la recharge (59% contre 21% en Flandre). Les francophones indiquent aussi à 43% que la borne la plus proche de leur domicile est à plus de 10 km, contre 14% pour les Flamands. Et parmi ceux qui ont déjà adopté une voiture électrique, on apprend que 38% d’entre eux sont déjà tombés en panne sèche. Par excès d’optimisme ?
Cela dit, l’étude d’Audi démontre aussi que la moitié des Belges ne sont… jamais montés dans une voiture électrique. Pour beaucoup, la voiture à batterie n’est donc qu’une vue de l’esprit, un concept probablement fondé sur une série d’informations qui donnent une vue tronquée de la réalité. Audi note que 37% des sondés voient d’un bon œil les avantages fiscaux réservés aux voitures électriques, c’est-à-dire surtout les indépendants et les bénéficiaires de voitures de société. Car pour les particuliers, le gouvernement n’offre toujours aucun coup de pouce…
Parmi les avantages cités pour la voiture électrique et révélés par l’enquête, il faut citer l’aspect environnemental (42%), le silence de fonctionnement (35%) et la réduction du budget carburant, pour autant que les prix du kWh n’explosent pas évidemment…
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