Depuis le début de l’année, Tesla mène une politique de prix particulièrement agressive. En effet, en quelques mois, le prix du Model Y vendu aux USA a baissé de près de -25% et celui de la Model 3 d’entrée de gamme de -20%. Ces baisses de prix ont été aussi répercutées ailleurs dans le monde, en Chine et en Europe. En Belgique, la dernière baisse de prix date de janvier (44.990 euros pour le Model 3), mais, depuis, les prix sont légèrement repartis à la hausse (45.970 euros).
Pour Tesla, la stratégie est claire et la baisse des prix n’a qu’un seul objectif : augmenter la productivité et le nombre de modèles vendus. Tesla escompte d’ailleurs vendre 50% de véhicules en plus avec cette approche commerciale agressive. Elon Musk avait livré 1,3 million de voitures en 2022, mais il espère atteindre la barre des 2 millions en 2023.
Moins de 40.000 euros en France
En France, la baisse de prix intervenue sur le Model 3 a fait chuter le prix d’attaque de 44.990 euros à 41.990 euros et donc jusqu’à 36.990 euros si on soustrait encore le bonus écologique. Cet exemplaire français montre à quel point Tesla va mettre la pression sur la concurrence puisque ses modèles se négocient désormais en deçà des tarifs des concurrents. En effet, toujours dans l’Hexagone, le Model 3 est désormais moins cher que la Renault Mégane E-Tech (42.000 euros) ou que la Volkswagen ID.3 (42.990 euros). Plus fort encore, le Model Y, plus récent et plus grand est affiché à 39.990 euros, bonus écologique déduit.
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Cette situation suscite l’inquiétude des autres constructeurs actifs dans la voiture électrique. Fabrice Cambolive, le patron de la marque Renault, a par exemple indiqué que la vague de baisses de prix de Tesla est un « avertissement » aux constructeurs concurrents et qui intervient dans un contexte d’augmentation progressive des marges chez tous les constructeurs automobiles.
Dans ce contexte, les autres marques vont être forcées d’examiner de près leur politique de prix, et ce dans le monde entier. « Nous allons analyser pays par pays, marché par marché, quel niveau de compétitivité nous devons avoir pour rester dans le match », a déclaré Fabrice Cambolive à la presse. Chez Renault, les ventes de Mégane E-Tech ont fortement augmenté en mars (+9%) et il serait évidemment malvenu que Tesla vienne détruire ce château de cartes patiemment construit.
Les investissements consentis par les constructeurs ont été colossaux pour la voiture électrique ces dernières années et ceux-ci attendent évidemment une augmentation de la demande pour amortir ces investissements. Cambolive l’a d’ailleurs reconnu : « la baisse des prix de Tesla est un défi, à commencer par l’aspect des coûts. C’est un avertissement que nous examinons ».
Et en Belgique ? Nous avons contacté le service presse européen de Tesla. Mais aucune réponse ne nous a été adressée. À voir donc comment les choses évolueront. Peut-être que Tesla considère que sur notre marché le principe de déduction en vigueur pour les voitures de société est suffisant ?
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