Régulièrement, les organismes de défense des consommateurs pointent du doigt le prix des voitures électriques qui est jugé prohibitif. Si ces niveaux tarifaires sont justifiés par les constructeurs par la technologie embarquée et par la chère batterie, ils n’en restent pas moins impayables pour la plupart des clients particuliers qui n’ont droit à aucune aide, subside ou réduction d’impôt de la part du gouvernement. Seules les entreprises y trouvent leur compte.
Pourtant, depuis plusieurs mois, les constructeurs automobiles et défenseurs de la voiture électrique crient à qui veut bien l’entendre que les prix vont diminuer rapidement et qu’autour de 2025-2026, le tarif d’une voiture thermique sera le même que celui pour une voiture électrique grâce à la réduction des coûts de production.
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Utopique ?
Le journal La Dernière Heure s’est penchée sur ces annonces de réduction des prix et la conclusion est sans appel : il est totalement faux de dire aujourd’hui que la voiture électrique s’est démocratisée. La preuve avec l’examen des catalogues de voitures neuves : une Peugeot e-208 se négocie aujourd’hui 36.150 euros alors que la thermique d’entrée de gamme est vendue 20.250 euros. La différence atteint donc 78%. Idem chez Citroën où la C4 à batterie se vend 43% plus cher que l’essence (39.950 euros contre 27.900 euros) ou encore chez Fiat où la différence dépasse les 100% pour la 500 : 33.790 euros pour l’électrique contre 15.950 euros pour la thermique.
Selon la DH, le prix des voitures électriques aurait subi de plein fouet l’inflation galopante de ces derniers mois. Si on prend comme période de référence mai 2022 et août 2023, les prix auraient augmenté en moyenne de +7,7% en raison de l’augmentation des coûts de l’énergie, des composants électroniques, de l’acier ou des transports.
La majorité des VE en hausse
L’analyse compile l’évolution des prix d’une cinquantaine de véhicules électriques. Et seuls trois d’entre eux auraient conservés les mêmes prix qu’il y a un peu plus d’un an : l’Aiways U5, la Honda E et la Renault Twingo. Seuls deux modèles auraient vu leurs prix baisser – les Tesla Model 3 et Model Y (respectivement -15% et -18%), en raison de guerre commerciale menée par Elon Musk.
Tous les autres modèles auraient vu leur prix grimper. Et parfois exploser. Comme la BMW i4 (+21,2%), la Kia Soul (+23,8%) ou la Fiat 500 (+17,2%). De quoi dissuader les clients particuliers, comme le montrent les chiffres de ventes de voitures neuves et d’occasion révélés par Traxio : 65% des nouvelles voitures sont des voitures de société et seulement 35% sont immatriculées par des particuliers. Et pour l’électrique, le fossé serait encore plus marqué : seulement une voiture à batterie sur dix est acquise par un client privé. Oui, il y a encore du chemin pour démocratiser la voiture électrique…
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