Recharger une voiture électrique en ville reste une gageure lorsqu’on ne dispose pas de garage ou d’allée privée. Et il faut oublier de laisser courir un câble en travers du trottoir. Cette pratique (dite de la recharge sauvage) est naturellement interdite pour des raisons évidentes de sécurité et passible d’amendes salées.
Bien sûr, certaines personnes pratiquent malgré tout la recharge sauvage et il est clair qu’il n’y a pas encore de législation claire au niveau fédéral. C’est au niveau communal que cela se décide et, selon des informations relayées par HLN, cela reste interdit dans la plupart des localités.
Et c’est normal, car, comme le stipule le Code de la route, « il est interdit de gêner la circulation ou de la rendre dangereuse en jetant, déposant, laissant ou abandonnant des objets, des détritus ou des substances sur la voie publique. » Les câbles de recharge sont assimilés à des objets.
Quelles solutions ?
Les utilisateurs de voitures électriques se trouvent donc face à un sérieux dilemme, car il est évident que recharger sa voiture exclusivement sur des bornes publiques reste très onéreux, ce qui annihile l’un des intérêts de la voiture électrique : son coût à l’usage (théoriquement) plus avantageux.
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Cela dit, il existe malgré tout plusieurs solutions, toutes parfaitement légales et donc applicables. En effet, pour ne pas gêner le passage, il est autorisé selon EV Belgique (la fédération du secteur de la mobilité électrique) interrogé par HLN, d’installer un tapis ou une goulotte traversante sur le trottoir et qui permettra aux piétons de ne pas se prendre les pieds dans le câble.
Simple et autorisé ? Oui, mais à condition une fois de plus de demander l’aval des autorités locales, car chaque commune dispose d’un règlement de police spécifique.
En général, il n’est pas autorisé de modifier les infrastructures publiques sans validation. C’est encore plus le cas lorsqu’on modifie le trottoir pour y installer des dalles de passage (Stradus par exemple).
Il faut donc demander une autorisation et la réponse sera fonction de l’endroit où on vit avec une marge d’interprétation. Ce qui est aussi compréhensible, car une goulotte traversante pourrait aussi entraîner des chutes, par exemple chez les personnes à mobilité réduite.
Le bras rétractable
Autre solution très ingénieuse dont nous vous avons déjà parlé, c’est celle de la borne avec bras rétractable de Lupys. Le dispositif s’apparente à une gouttière déployable qui renferme un câble et qui permet de passer au-dessus des passants afin que ceux-ci ne soient pas gênés.
Mais la solution reste onéreuse, car, selon HLN, cette solution de passage de câble coûte minimum 1.299 euros et sans la borne de recharge. Mais ici aussi, il faudra demander l’autorisation à la ville ou à la commune, car certains règlements interdisent le surplomb de câbles.
Des règles très variables
Le problème, c’est que les règles sont très variables. La ville de Bruges autorise par exemple les propriétaires de voiture électrique qui ne disposent pas d’un emplacement privé pour la recharge d’utiliser temporairement la voie publique. Mais c’est une exception.
Actuellement, l’absence de législation claire pousse de nombreuses localités à fermer les yeux sur la pratique de la recharge sauvage. Mais ça ne durera pas. Car la multiplication des voitures électriques va accroître ces situations et les problèmes qui vont avec.
Il faut donc agir avec prudence et bien se renseigner sur ce qui est autorisé ou pas dans sa commune. Car si un passant se blesse et qu’il est prouvé que sa chute est due au câble de recharge, alors c’est le propriétaire qui sera tenu comme responsable. Les chances sont certes minces, mais il vaut mieux prévenir que guérir…
© Photos : Cabelmat.nl, Lupys & Stradus
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