À la pompe, le litre est d’essence est disponible sous plusieurs formes depuis des décennies. Il existe en effet deux indices d’octane : le 95 RON et le 98 RON. Mais quelle différence ? En réalité, ces deux indices influencent directement la qualité de ce carburant fossile. Mais encore faut-il préciser ce qu’on entend par « qualité ». Car ce n’est pas exactement ce qu’on pourrait croire et l’essence 95 n’est pas moins bonne pour un moteur que la 98. Tout dépend en fait du type de moteur considéré.
En réalité, l’indice d’octane exprime la capacité de l’essence à résister à l’auto-allumage ou à l’allumage non contrôlé d’un carburant dans un moteur à allumage commandé. Dès lors, une essence à indice d’octane élevé ne s’enflammera pas dans la chambre de combustion tant que la bougie n’a pas produit d’étincelle. On considère ainsi que cela préserve ainsi la performance et la longévité du moteur, car empêcher l’auto-allumage permet de retarder l’apparition du cliquetis, c’est-à-dire une combustion anormale qui provoque une résonance de l’explosion sur les parois du piston.
95 et 98, des appellations qui vont disparaître
Quoi qu’il en soit, les dénominations Euro 95 et 98 vont bientôt disparaître de nos pompes. Car depuis 2017, elles sont censées être remplacées par les appellations E10 et E5 quoi désigne la teneur en éthanol du carburant : 10% dans le cas de l’Euro 95 et 5% dans le cas de l’Euro 98. L’éthanol est utilisé pour ses propriétés plus vertueuses qui permettent de réduire rejets et particules fines par rapport à de l’essence. Mais l’éthanol est aussi un solvant, ce qui ne convient forcément pas à tous les moteurs, notamment les moteurs anciens.
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Car l’éthanol présente une densité énergétique inférieure à celle de l’essence, ce qui signifie donc que la consommation sera un plus élevée que la résistance à l’auto-allumage sera un peu plus faible.
Quel carburant choisir ?
En pratique, les automobiles modernes (depuis 20 ans maintenant), fonctionnent toutes très facilement avec une teneur importante d’éthanol. En clair, elles sont parfaitement adaptées à l’utilisation d’E10 et cela n’affecte absolument pas la longévité de leur mécanique. En revanche, pour les voitures de sport où les contraintes sont plus élevées (chaleur au sein de moteur, pressions d’injection du carburant plus fortes, etc.), il est nettement indiqué d’utiliser le l’E5 pour faire le plein pour éviter l’apparition de ce fameux cliquetis et donc pour éviter la dégradation éventuelle du moteur, surtout dans des conditions d’utilisation sévères. Mais là aussi, les gestions électroniques sont capables de compenser l’utilisation de E10 ou de RON 95, en tous cas dans bien des cas. Faire le plein avec de l’E5 ne doit être fait que lorsque le constructeur le recommande réellement, c’est-à-dire lorsque c’est indiqué sur la trappe à carburant.
Pour les voitures anciennes, il est toutefois fortement recommandé d’opter pour l’E5 ou la Super 98. Car les pièces mécaniques et tuyauteries supportent mal l’éthanol. Et il y a aussi moyen de se procurer des additifs stabilisant le carburant, notamment pour les véhicules qui restent longtemps immobilisés. Ils évitent aussi les méfaits d’une autre propriété de l’éthanol : se mélange à l’eau et à l’humidité ambiante, comme le rappelais récemment HLN.
Faire le plein d’E5 ou de Super 98 n’est donc pas utile, sauf dans certains cas spécifiques. En outre, la différence de prix est plutôt dissuasive avec près de 20 eurocents. En outre, le fait que la consommation puisse être plus limitée avec la Super 98 reste à prouver sur le long terme. Mais quoi qu’il en soit, elle ne pourra jamais être défendable économiquement vu l’écart de prix.
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