Le Parlement bruxellois a franchi une étape décisive en votant en faveur du report de la prochaine phase de la LEZ. Ce vote, majoritairement approuvé par onze voix contre trois et une abstention, va donc repousser l’interdiction des voitures Diesel Euro 5 et essence Euro 2 de 2025 à 2027, si toutefois la décision est confirmée en séance plénière le 4 octobre prochain.
Plusieurs partis politiques, dont le MR, PS, Les Engagés et Open VLD, ont soutenu cette modification du calendrier initial, arguant que les mesures d’accompagnement n’étaient pas suffisamment adaptées à la situation économique actuelle. Ces partisans du report mettent en avant une écoute active de la population qui n’a pas les moyens de changer de véhicule, notamment en raison des crises successives de ces dernières années (Covid-19, inflation, énergie, etc.).
Des défis
Instaurée en 2018, la LEZ visait à améliorer la qualité de l’air à Bruxelles en interdisant progressivement les véhicules les plus polluants. Selon Bruxelles Environnement, cette mesure aurait déjà permis de réduire de 40% les émissions de dioxyde d’azote (NO2), un résultat qui plaide en faveur de la mesure. C’est une progression, mais pour aller plus loin, il faut naturellement l’adhésion des citoyens. Et celle-ci n’est manifestement pas simple à obtenir.
Il se trouve que Bruxelles ne respecte toujours pas les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en matière de pollution de l’air. Les concentrations en NO2 restent en moyenne deux fois supérieures aux niveaux recommandés et jusqu’à trois fois plus élevées dans les zones à fort trafic routier. Bruxelles Environnement a averti que repousser la LEZ pourrait compromettre les objectifs climatiques de la Région, notamment ses engagements européens attendus pour 2030.
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Des divisions
Il existe toutefois un décalage entre le vote intervenu au Parlement et le souhait des Bruxellois. En effet, selon un sondage, une majorité de Bruxellois soutient la LEZ, avec 52% d’opinions favorables. Mais cette adhésion n’est évidemment pas homogène : les femmes et les jeunes se montrent plus enclins à soutenir ces mesures, tandis que les hommes et la tranche des 35-54 ans est plus réticente. Il existe donc une fracture générationnelle et sociale. Certains estiment que la santé publique doit primer, tandis que d’autres défendent les travailleurs modestes qui dépendent de leur voiture pour leur activité professionnelle.
Et demain ?
Tant des citoyens que des politiques (Ecolo/Groen notamment) craignent qu’il ne s’agisse que d’une première phase dans le détricotage des mesures prises pour l’amélioration de la qualité de l’air (et de la vie) à Bruxelles. D’autres projets, comme le plan Good Move qui a revu les plans de circulation à travers presque toutes les communes a aussi été pointé du doigt par le MR notamment. Rien n’est acquis et un retour en arrière n’est donc pas impossible.
Quoi qu’il en soit, le sort de la LEZ sera définitivement scellé le 4 octobre. Si le report est confirmé, c’est un signal fort qui sera donné pour l’avenir des politiques environnementales au sein de la capitale. Un équilibre devra être trouvé entre l’urgence climatique et les préoccupations sociales pour éviter que ce compromis ne nuise aux progrès réalisés en matière de qualité de l’air. Le débat reste plus que jamais très intense.
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