Essais auto

ESSAI Ford Focus : Marquer le coup

La Focus actuelle a déjà 7 ans. Il était donc grand temps de la remplacer ! Nous l’avons essayée « just in time » pour que vous puissiez savoir dès cet été ce qu’elle vaut !

Stéphane Lémeret Stéphane Lémeret | Publié le 13 juil. 2018 | Temps de lecture : 13 min

C’est en effet en 1998 qu’est née la “dynastie” Focus, remplaçant ainsi dans le segment des familiales compactes un autre nom entré dans la légende à plus d’un titre : Escort. Tout cela ne nous rajeunit pas mais on n’est pas là pour faire du sentiment. La Focus affiche donc 20 ans et quelque 16 millions d’exemplaires au compteur. C’est peu dire que pour Ford, la Focus est un succès mais il n’en demeure pas moins que depuis 1998, le marché à bien changé. La concurrence est plus féroce que jamais et pour continuer à figurer parmi les compactes préférées des Européens, ainsi que pour célébrer ses 20 ans comme il se doit, Ford ne pouvait se contenter “d’assurer”.

Syndrome du conservatisme

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Pourtant à première vue, Ford n’a pas décidé de ruer dans les brancards. Sur le plan du design, on ne peut pas dire que la nouvelle Focus fasse de gros efforts pour se distinguer de sa devancière. De prime abord, on est même tenté de dire que jamais une nouvelle Focus n’a autant ressemblé à celle qu’elle remplace. Pourtant, ce n’est pas complètement vrai. Car autant la face avant, malgré des formes un peu plus sculptées, ne semble être qu’une évolution timide de la précédente, autant le profil – plus vertical au niveau du montant C – et la face arrière sont radicalement différents de ce que l’on connaissait jusque-là.

Spacieuse et qualitative

A l’intérieur, on est encore plus clairement en terrain connu, avec une présentation fonctionnelle, des instruments lisibles et juste ce qu’il faut de boutons. Et aussi un système multimédia SYNC3 toujours aussi convaincant. Avec quand même une grande première pour Ford : un affichage tête haute. Mieux vaut tard que jamais !

Il faut quand-même souligner la réelle progression sur le plan de la qualité de finition, notamment dans la très flatteuse version luxe Vignale. Mais l’atout majeur de ce nouvel habitacle réside dans son espace. La nouvelle Focus ne prend que 16 mm en longueur, mais l’empattement progresse de 55 mm. Entre cela et la réorganisation du “packaging”, l’habitabilité s’en trouve sensiblement améliorée et les passagers arrière (surtout celui du milieu) apprécieront aussi le plancher presque plat. Et bien sûr, le volume de chargement en profite aussi. Dans la version 5 portes, le volume maxi atteint 1.354 litres, soit seulement 10 de moins que dans… la nouvelle Volvo V60 ! Dans la nouvelle Focus break, on embarquera même 1.653 litres de cargo.

Leadership technologique ?

Pour cette nouvelle génération, la Focus se met au diapason du marché et va même donner un nouveau “La” dans le segment. Ainsi la Focus va-t-elle à son tour passer à la conduite semi-autonome, grâce à un cruise control adaptatif capable de gérer automatiquement le trafic en accordéon, y compris les arrêts et redémarrage (à condition d’avoir choisi la boîte auto bien sûr), et de s’adapter aux changements de vitesses légales, fussent-elles temporaires, grâce à une reconnaissance des panneaux routiers assez performante. Ce cruise travaille de concert avec l’aide active au maintien de voie, et c’est comme cela qu’est obtenue la conduite semi-autonome. Jusque-là, de l’assez classique, mais ce qui suit l’est moins, en tout cas dans le segment.

Il y a par exemple les phares Full LED intelligent qui, comme d’autres, même parmi les compactes, gèrent automatiquement les feux de route, qui peuvent rester allumés sans éblouir les autres usagers. L’éclairage prédictif, c’est plus rare. Comprenez que la voiture peut “lire” le marquage au sol jusqu’à 65 mètres en amont, et ainsi éclairer un virage avant même que le conducteur tourne le volant. Autre exemple : grâce au GPS, la voiture sait qu’elle approche d’un rond-point et hop, elle modifie le faisceau des phares pour éclairer les zones de danger potentiel. Ca, à notre connaissance, c’est unique dans le segment. Et idem pour l’assistance à la direction lors des manœuvres d’évitement. Là encore, la voiture identifie cette manœuvre périlleuse et assiste le conducteur dans ses mouvements de volant pour les rendre plus efficaces. Là, on parle vraiment d’un système haut de gamme, qu’on ne trouve pour le moment que dans les grandes berlines premiums. Bon, malheureusement ça n’empêche pas le système anticollision de « bipper » et de s’allumer en rouge sans raison valable (par exemple parce que le radar croit qu’une voiture à l’arrêt se trouve sur votre trajectoire). Bref, ces machins électroniques sont toujours aussi énervants et ne semblent pas s’améliorer avec le temps. Ou alors beaucoup trop lentement à mon goût !

3 pattes

Du nouveau aussi sous le capot ! Dans le catalogue moteur, on retrouve évidemment l’excellent petit bloc essence 3 cylindres 1.0 EcoBoost, proposé en versions 85, 100 et 125 chevaux, ce dernier laissant le choix entre boîte manuelle 6 et boîte auto 8. Surprise un cran au-dessus, puisque le moteur essence turbo 1.5 est un nouveau 3 cylindres lui aussi, décliné en 150 et 182 ch. Là encore, le choix de boîte est laissé pour la version 150ch. Enfin, Ford n’est pas de ceux qui tournent le dos au diesel, puisque le constructeur propose deux moteurs de ce type : le 1.5 EcoBlue 95 ou 120 chevaux et le 2.0 EcoBlue 150ch. En diesel aussi, hormis pour le 95ch, on a le choix de la boîte.

Juste avant d’envoyer ce numéro d’Auto Trends chez l’imprimeur, nous avons eu l’occasion d’effectuer un parcours de deux petites heures au volant d’une version 1.5l 182ch, dans l’arrière-pays niçois. Il s’agissait d’une ST Line, équipée de suspensions un peu plus fermes que les autres modèles. Il s’agissait donc de la version actuellement la plus sportive de la nouvelle gamme Focus, en boîte manuelle.

Position de conduite irréprochable, siège maintenant bien en virages, ergonomie en effet inattaquable… Je m’attendais à vivre un très bon moment sur les petites routes des Alpes-Maritimes.

Pourtant, dès les premiers kilomètres, en quittant l’aéroport de Nice, j’ai ressenti le besoin de passer en mode Sport afin de durcir la direction. En mode normal, celle-ci est en effet très légère et manque donc de précision.

En Sport, l’assistance est d’un niveau correct mais Ford a déjà fait des directions plus « parlantes ». Le confort général est par contre étonnant pour une ST Line. Je me serais davantage attendu à ce genre de compromis confort-tenue de route pour une version normale. Du coup, je m’inquiète un peu : la Focus « de base » ne serait-elle pas un peu pataude ? Car cette ST Line n’a rien de très sportive. La suspension est hyper-confortable (plus que celle d’une nouvelle Kia Ceed normale par exemple) mais le comportement routier n’est pas dans la lignée de ce que Ford propose généralement. Cela reste très bien et le sous-virage n’est pas trop prononcé mais on ne sent plus « vivre » le train arrière comme sur une Fiesta ou une Focus de 2017. Sans doute une volonté de Ford de faire une voiture plus « bon père de famille ». Ce n’est pas critiquable en soi mais mieux vaut le savoir : si vous cherchez un comportement réellement dynamique, allez dorénavant plutôt voir chez Mazda pour la 3. Par contre, si vous cherchez une voiture juste agréable à conduire mais aussi  hyper-confortable, cette Focus est faite pour vous.

Quant au moteur 1,5 litre 182ch, il est vraiment top : à la fois souple à bas régime et volontaire en haut, tout cela avec une sonorité sympa mais pas envahissante, tandis que la boîte manuelle est impeccable.

Nous reviendrons prochainement sur cette nouvelle Focus mais nous tenions à vous offrir ces premières impressions succinctes avant l’été !

Conclusion

La nouvelle Ford Focus a visiblement été voulue plus sage que sa devancière : elle a été conçue dans un esprit plus « confort » que « plaisir ». Le compromis reste en tout cas globalement très agréable.

La Focus 1.5 EcoBoost 182 ch en quelques chiffres

Moteur : 3 cyl turbo, essence, 1.497cc ; 182ch à 6.000tr/min ; 240Nm à 1.600tr/min.

Transmission : aux roues avant

Boîte : manuelle 6 rapports

L/l/h (mm) : 4.378/1.825/1.471

Poids à vide (kg) : 1.369

Volume du coffre (l) : 375 – 1.354

Réservoir (l) : 52

0 à 100 km/h (sec.) : 8,3

Prix : 27.650 € TVAC

Puissance : 182 ch

V-max : 222 km/h

Conso. mixte : 5,5 l/100km

CO2 : 124 g/km

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Note de la rédaction

Points forts

  • Confort
  • Moteur 1.5l 182ch très agréable
  • Ergonomie
  • Sérieux de fabrication
  • Habitabilité

Points faibles

  • Direction manquant un peu de précision
  • Les amateurs de comportement particulièrement dynamique seront déçus

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