ESSAI Microlino : reine de la ville et du style

Avec sa forme ovoïde, son unique porte frontale et sa voir arrière très étroite, la Microlino ne ressemble à aucune autre voiturette du marché. Rencontre avec cette héritière des microcars des années 50.

8 / 10
Publié le 2 décembre 2022
Temps de lecture : 8 min

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ESSAI Microlino : reine de la ville et du style

Adorable ! La bouille toute ronde de la Microlino lui donne une allure de gros œuf de Pâques flanqué de deux rétroviseurs intégrant également les phares, et posé sur des petites roulettes. Pour pouvoir répondre aux normes de sécurité actuelles, elle a reçu un bandeau lumineux qui fait toute la largeur de son arrière. C’est moins joli que les petits feux du prototype présenté il y a quelques années mais l’éclairage n’en est qu’amélioré, ce qui n’est pas du luxe vu la différence de gabarit entre la Microlino et une voiture normale.

Longue de seulement 2,44 m, large de 1,47m et haute d’1,50 m, elle est bien frêle à côté des bus et des trams qui circulent dans Bruxelles. Ne pensant que 496 à 530 kg suivant la batterie choisie, elle n’est en réalité pas considérée comme une voiture. En effet, aux yeux du législateur, elle est un quadricycle lourd qui nécessite le permis de conduire B car sa vitesse de pointe est fixée à 90 km/h.

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Soigner son entrée

Pénétrer la première fois dans une Microlino n’est pas chose aisée puisqu’il n’y a tout simplement pas de poignée de porte ! C’est un simple bouton pressoir placé sous le rétroviseur gauche (lorsqu’on est face à la voiture) qui déclenche l’ouverture automatique de l’unique et grande porte d’entrée. Par rapport à l’Isetta des années 50 dont elle s’inspire pleinement, la Microlino diffère par le fait que sa colonne de direction est fixe et qu’elle n’est donc pas attenante à l’ouvrant.

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Il convient de faire un pas et de marcher dans la voiture. Il faut alors effectuer un demi-tour et se laisser glisser dans le siège tout en évitant le volant. Expérience vécue, il faut répéter la manœuvre à plusieurs reprises pour arriver à faire une entrée sans perdre toute dignité. S’asseoir dans le siège passager est plus simple car il ne faut pas se contorsionner. Pour refermer la porte, il faut simplement agripper une poignée en cuir et l’on se retrouve alors dans un cocon (au sens propre comme au sens figuré) pas si petit qu’il n’y paraît.

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Etat des lieux

La position de conduite est un peu bizarre car on est collé contre le côté gauche de l’habitacle, alors que les pédales et le volant sont légèrement décalés vers la droite, ce qui fait que l’on est un peu assis de travers. Pour voyager à deux, il convient de se trouver un passager pas trop corpulent car l’espace est compté en largeur, sur ces sièges semblant tout droit échappé d’un métro ! De même, il ne vaut mieux pas mesurer plus d’1,80 m, ou alors il faut se « tasser » pour ne pas dépasser le pare-brise.

En face du conducteur, derrière le volant, un écran digital reprend l’instrumentation. Sur la grande barre qui sert de poignée intérieure de porte, on retrouve un petit écran horizontal qui reprend les fonctions de la voiture comme la soufflerie à 3 vitesses, le chauffage (efficace mais très « on/off »), l’éclairage de l’habitacle, le dégivrage de la lunette arrière etc.

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Si vous souhaitez écouter de la musique, une enceinte bluetooth disposée dans l’un des deux rangements latéraux fait l’affaire en toute simplicité ! Pour la recharge des smartphones, la Microlino dispose de deux prises USB. Cerise sur le gâteau, elle est équipée d’un petit hayon qui donne sur un coffre d’une capacité de 230 litres, de quoi faire sans problème les courses au supermarché.

Adaptation nécessaire

Pour démarrer la Microlino, il faut tourner la clé dans le barillet, desserrer le levier de frein qui se situe à votre gauche, et tourner le sélecteur de vitesse rond qui est du même côté. Dès les premiers mètres, on se rend compte que l’insonorisation mécanique n’est pas le fort de la Microlino qui dispose d’un moteur de 17 ch et 89 Nm et qui « chante » assez fort.

L’acheteur peut opter pour une des batteries au choix : 6 kWh (91 km d’autonomie), 10.5 kWh (177 km) ou 14 kWh (230 km). Celles-ci se rechargent en respectivement 4h, 3h et 4h sur une prise de courant classique. La version Pioneer que nous avons pu conduire dispose de la batterie « moyenne ».

Grâce au poids plume de la voiture, les accélérations ne sont pas ridicules (nous n’avons toutefois pas eu l’occasion de rouler à deux) et elle s’insère parfaitement dans la circulation, au même rythme que les autres voitures. Les dimensions microscopiques de la Microlino la rendent parfaitement à l’aise dans les rues de la capitale. Si les premières minutes de la prise en main laissent un peu perplexe, il faut oublier ses habitudes d’automobiliste pour saisir pleinement les qualités de cette puce des villes.

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Gag !

En effet, comme nous le disions, la Microlino n’est pas une voiture. On doit plutôt la qualifier d’objet de mobilité, à mi-chemin entre le scooter et une automobile traditionnelle. En fait, elle se conduit comme une Mini, la première du nom, construite entre 1959 et 2000.

La direction non-assistée est ultra-directe, les roues sont aussi grandes que celles de votre brouette et les suspensions, sont… plutôt sommaires. Si vous vertèbres sont mises à rude épreuve, surtout dans les rues pavées de Bruxelles, la vivacité et le côté « vintage » de la Microlino la rendent très amusante à conduire, surtout avec le toit en toile ouvert. Et pour saisir la pertinence de son concept, rien de tel que de traverser la capitale de part en part et d’affronter son nouveau et insensé plan de circulation « Good Move » !

La mircocar se faufile partout, se gare dans des trous de souris (on serait même tenté d’essayer le stationnement perpendiculaire au trottoir, ce qui ne semble pas être apprécié par la police) et fait demi-tour presque sur elle-même.

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Sourire compris

Après avoir passé plus de deux heures dans la circulation bruxelloise, le verdict est sans appel : la Microlino donne la « banane ». Aussi bien au volant, qu’en passager, mais aussi aux passants et aux autres usagers. De mémoire, nous n’avions jamais connu un tel déluge de sourires, de signes de sympathie et de pouces levés avec une autre voiture.

Chaque arrêt a été l’occasion de répondre à des questions de quidams rencontrés dans la rue, intéressés par cette « chose » au look qui ne laisse personne indifférent. C’est un fait, la Microlino est taillée pour un public citadin qui cherche une alternative aux transports en commun et aux deux-roues. Elle est également un formidable véhicule d’image pour les indépendants. Son potentiel n’a d’ailleurs pas échappé au groupe D’Ieteren qui se charge depuis quelques semaines de son importation dans notre pays : les premières livraisons auront lieu au début de l’année prochaine.

La Microlino n’est malheureusement pas donnée avec un prix d’accès de 14.990 € qui peut grimper à 20.990 € pour la version essayée. Cela ne semble toutefois pas avoir découragé les acheteurs puisque 20.000 commandes auraient déjà été enregistrées à travers le monde pour son lancement !

Conclusion

Oui, la Microlino fait payer cher sa bouille craquante. Oui, elle a pas mal de défauts, à commencer par son unique grande porte qui peut être un problème lorsqu’on est garé trop près d’une autre voiture. Par contre, elle dégage quelque chose d’unique, elle est agréable à conduire et on ne peut qu’être de bonne humeur à son volant. Très pratique en milieu urbain et plus confortable qu’un deux-roues, la Microlino n’est pas handicapée par sa vitesse maximale de 90 km/h qui est plus que suffisante. Elle est un achat coup de cœur au même titre qu’une montre de grande marque par exemple. Il est possible d’avoir l’heure pour quelques euros, mais un beau garde-temps de marque suisse a beaucoup plus d’allure et est bien plus gratifiant !

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La Microlino en chiffres

Moteur électrique ; 17 ch et 89 Nm.

Transmission : sur les roues arrière

Boîte de vitesses : automatique à 1 rapport

L/l/H (mm) : 2.519/1.473/1.501

Poids à vide (kg) : 496 à 530

Volume du compartiment à bagages (l) : 230

Batterie (kWh) : 6, 10,5 ou 14

0 à 50 km/h (sec) : 5

Vitesse maximale (km/h) : 90

Autonomie EPA (km) : 91, 177 ou 230

CO2 : 0 g/km

Prix : à partir de 14.990 €

TMC : Flandre : 0€ ; Wallonie et Bruxelles : 61.50€

Taxe de circulation : Flandre : 65.74€ ; Wallonie et Bruxelles : 65.74€

Ecomalus Wallonie : 0€

Qualités
  • Look inimitable
  • Reine de la ville
  • Equipement complet
Défauts
  • Moteur bruyant
  • Suspensions sommaires
  • Prix élevé

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Par Maxime Hérion Journaliste

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