Essais auto

ESSAI Rolls-Royce Ghost : 2020, une bonne année. Si, si !

Nous avons tous été ravis de souhaiter bon vent à une année franchement pas folichonne. Mais il y a aussi eu de bonnes choses, en 2020. La nouvelle Ghost en est une !

Laurent Zilli Laurent Zilli | Publié le 11 janv. 2021 | Temps de lecture : 14 min

Nous en sommes sûrs : c’est le Père Noël qui a fait apparaître ceci sur notre planning d’essais pendant les fêtes. Ceci, c’est la toute nouvelle Rolls-Royce Ghost qui, malgré ses 5,55 mètres de long (et encore, c’est la version courte) est la plus petite des limousines de la marque. Si la Phantom, vaisseau amiral de Goodwood, est avant tout destinée aux propriétaires qui aiment se faire conduire, la Ghost reste ce qu’elle était déjà dans son millésime précédent : conçue pour ceux qui préfèrent conduire. Non que ceci soit une voiture roturière, et surtout pas que ses places arrière soient moins opulentes que d’ordinaire, vous le lirez plus bas. C’est juste qu’elle est moins intimidante à conduire. Et aussi que sur le plan technique, elle a fait de nets progrès.

Eternelle redécouverte

Pendant 48 heures, nous avons redécouvert la vie au volant de ce qu’on ne peut pas vraiment appeler une voiture. Car une Rolls, c’est véritablement un autre monde. C’est comme se déplacer sur un nuage. Ou bien est-ce « dans » un nuage ? Dans cette œuvre d’art mobile, tout n’est que caresses. Le volant, par exemple. La couronne, plus fine que dans la majorité des autres voitures, est un délice pour le bout des doigts. Et de doigt, il n’en faut d’ailleurs qu’un pour le tourner. Bien sûr, il ne renvoie guère d’information en provenance de la route, mais on s’en fiche. On n’est pas là pour affoler les chronos dans une spéciale du Monte Carlo, mais bien pour jouir du plaisir de contrôler une sculpture mouvante de ce gabarit sans le moindre effort.

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RR Ghost 2020

Et le plaisir tactile ne s’arrête jamais. Chaque commande, des clignoteurs à la climatisation – pas un vulgaire tableau à boutons ni une surface tactile si tendance, voyez les images – dégage une infinie délicatesse, terme qu’il ne faut en aucun cas confondre avec de la fragilité. D’ailleurs, pour éviter toute confusion, remplaçons délicatesse par subtilité. Oui, la barrette des clignotants est subtile. Il n’y a pas d’autre mot. La moquette pure laine est la plus épaisse que vos chaussures aient jamais foulée.

Ghost 2020 interior

Le cuir est la perfection même. Les boiseries sont toujours réalisées par les mains expertes des artisans, mais leur utilisation est réinterprétée de façon moderne et contemporaine, pour donner tort à ceux qui pensent que le style intérieur compassé d’une Rolls ne séduit que les vieux aristocrates voûtés et poussiéreux.

Ghost 2020 panel

Les instruments de bord conservent l’élégance de la simplicité, sans aucune possibilité de personnalisation numérique qui ne ferait que gâcher la beauté ambiante. Et avouons-le : ces bidules ne sont finalement qu’une façon de se chatouiller pour se faire rire ! Et nous ne le disons pas au hasard car, clin d’œil du destin, peu de temps après l’essai de la Ghost, nous avons eu en main la dernière création de Mercedes. Quel contraste… Mais nous y reviendrons.

Le vrai silence

Nos quelques heures en Rolls-Royce Ghost nous ont aussi fait redécouvrir une certaine forme de silence. Celui de la voiture évidemment mais ma foi, il y a d’autres voitures à peu près aussi silencieuses. Mais nous parlons surtout d’un silence plus précieux encore, car tellement rare. Tout journaliste automobile vous le dira : les enfants qui découvrent les voitures que nous essayons ne sont jamais avares de commentaires, parfois plus acerbes que les nôtres. Installez ces enfants à l’arrière d’une Rolls, et vous découvrez que parfois, enfin, ils se taisent. Enfoncés dans les sièges inclinés vers l’arrière, enchantés par le plafond constellé d’étoiles (et même d’étoiles… filantes), ils sont muets, captivés, apaisés !

Ghost stars

Ils ne penseront même pas à jouer avec les écrans tactiles dissimulés dans les dossiers avant, derrière des tablettes de bois précieux qui se déploient d’une pression sur un bouton. Plus un « touche pas à ça » à prononcer. C’est aussi ça, la magie d’une Rolls-Royce !

Ghost displays

Au-delà des chiffres

Ce long et majestueux capot abrite un V12 6,75 litres de 570 chevaux et 850 Nm, qui autorise un 0 à 100 km/h en moins de 5 secondes. Bref, la Rolls-Royce Ghost est rapide. Vraiment rapide. Mais ces chiffres ne disent pas ce que l’on ressent quand le pied droit s’enfonce dans la moquette (ce qui n’est pas une figure de style en l’occurrence). Ceci n’est pas une voiture qui vous colle au siège. Nous allons réutiliser un mot déjà écrit plus haut, qu’on n’a pas l’habitude d’associer à une accélération. L’accélération n’est pas foudroyante, elle n’est pas stratosphérique ou autre terme apocalyptique du genre. L’accélération est… subtile. Ce n’est pas un moteur qui vous catapulte, c’est un puissant vent d’été qui vous emporte. C’est en revanche bien un moteur V12 qui vous susurre alors des mots d’amour au creux de l’oreille.

Ghost 2020

Mais il se trouve en réalité qu’on ne fait pas si souvent l’expérience de cette accélération et de ce doux chuchotement qui l’accompagne. Voyez-vous, certaines voitures finissent par influencer votre façon de conduire. Et à la lecture de cette phrase, il vous est peut-être venu à l’esprit le cliché (pas si faux) des agressifs conducteurs de BMW. Une Rolls-Royce Ghost vous influence aussi mais, bien que sa maison mère soit justement BMW, elle le fait de façon radicalement inverse. A son volant, on se sent investi d’une mission : celle d’être à la hauteur de sa noblesse et de sa majesté. On conduit donc tout en douceur, on est prévenant avec les autres usagers, on adopte des mouvements doux, on anticipe. On fait en sorte que la voiture évolue avec grâce et fluidité. Bref, on a la classe. Et croyez-nous, c’est un sentiment au moins aussi valorisant que celui qu’on ressent après une séance de conduite sportive sans la moindre erreur.

Le jeu des comparaisons

Au moment de chercher des rivales à la Rolls-Royce Ghost, la comparaison la plus évidente serait celle avec la Bentley Flying Spur. Hélas, votre serviteur n’a pas encore essayé la nouvelle génération, donc le jeu se résumera à dire que si les deux voitures ont évolué de façon parallèle, la Bentley ne rivalisera toujours pas en termes de raffinement. En revanche, comme nous le disions plus haut, nous avons fait connaissance avec une autre icône de la voiture haut de gamme, patronne des patronnes dans son genre : la toute nouvelle Mercedes Classe S. Nous n’avons certes pas essayé la déclinaison Maybach, qui se veut concurrente directe de la Rolls. Mais il s’agissait tout de même d’une S500 longue, très haut de gamme donc, qui nous donne déjà une bonne base de comparaison. Première remarque : techniquement, surtout en ce qui concerne la qualité d’amortissement, la Ghost jadis surclassée par la Mercedes fait maintenant jeu égal. Sur le plan du confort, de la douceur, de la prévenance, nous déclarons donc match nul. Pour ce qui est du luxe, au sens « contenu et équipement », c’est pareil, avec peut-être même un avantage pour la Classe S, tant elle est bardée de technologie. Mais justement. Trop de « luxe » (on insiste sur les guillemets) tue le luxe. A un moment, cela vire à la démonstration, à l’ostentatoire, et ça perd en classe. Et d’ailleurs, à une époque où la moindre citadine en a au-moins deux, si grands soient-ils les écrans ne créent plus un sentiment d’exception. Bref, la gadgétisation à outrance de l’allemande est finalement le contraire de l’élégance. Quand la Mercedes/Maybach vous balance sa Rolex en or et diamants sous le nez, la Rolls dissimule élégamment sa montre à gousset. La différence est saisissante.

En résumé, dans une Rolls-Royce, on ne va pas simplement de A à B. On voyage à l’intérieur d’un univers parallèle. Un univers fait de sérénité et de beauté, jusque dans les plus insignifiants détails, que des artisans amoureux ont travaillé jusqu’à l’obsession. Croyez-nous, aucune autre marque au monde ne peut créer de telles sensations.

Et au passage…

Il y a une dernière chose que ces deux jours en Ghost ont mise en évidence. Peu avant l’été, nous avions eu la chance d’essayer le Cullinan, le SUV que Rolls refuse d’appeler un SUV. Or, au volant de celui-ci, on est loin, très loin, de ressentir tout ce que l’on ressent au volant de la Ghost. Comprenez donc qu’un SUV est un effaceur de sensations, qu’elles soient sportives ou autres. Même Rolls-Royce ne peut rien contre cette vérité. A bon entendeur…

Conclusion

Dans les essais automobiles, on parle souvent de bon ou de mauvais feeling. Pour dire ce que la Ghost est capable de créer, il faut paradoxalement remplacer l’anglicisme par sa traduction : elle crée du sentiment ! Et quoi qu’on en dise, elle vaut chaque centime de ses quelque 350.000 €.

Ghost rear

La Rolls-Royce Ghost en quelques chiffres

Moteur : V12, essence, turbo, 6.750cc ; 570ch à 5.000 tr/min ; 850Nm à 1.600 tr/min.

Transmission : aux 4 roues.

Boîte : auto 8 rapports.

L/l/h (mm) : 5.546/2.148/1.571

Poids à vide (kg) : 2.490

Volume du coffre (l) : 507

Réservoir (l) : N.C.

0 à 100 km/h (sec.) : 4,8

Prix : +/- 350.000 € TVAC

Puissance : 570 ch

V-max : 250 km/h

Conso. mixte : 15,2 l/100km

CO2 : 347 g/km

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