Fin janvier, les instances européennes – et la Commission en particulier – ont entamé un dialogue stratégique avec les constructeurs automobiles du vieux continent qui sont mis à rude épreuve entre concurrence chinoise, investissements pour les technologies électriques, chutes des ventes, droits de douane aux États-Unis et on en passe.
Ces pourparlers ont pour objectif de trouver des solutions et manifestement des aménagements pour soulager les constructeurs automobiles, mais aussi pour adoucir le virage des automobilistes vers le full électrique, car ces voitures restent jusqu’ici chères et donc pas accessibles à tout le monde.

Conserver les hybrides rechargeables ?
On a déjà parlé des quotas de CO2 applicables à partir de cette année et qui entraîneront inévitablement des milliards d’euros d’amendes pour une bonne part des constructeurs européens. Cette bataille-là semble déjà avoir été gagnée par les lobbyistes et si elles ne sont pas supprimées totalement, ces amendes ont toutes les chances d’être fortement réduites.
Publicité – continuez à lire ci-dessous
Par contre, les révisions pourraient aller nettement plus loin. En effet, si l’on en croit le journal allemand der Spiegel, l’Union européenne pourrait épargner les voitures hybrides rechargeables après le 1er janvier 2035, ce qui signifie que des modèles neufs pourraient donc rester en vente dans les concessions. Cet aménagement est admis indirectement dans un document publié par Der Spiegel. On peut lire que la Commission va « examiner les flexibilités possibles pour s’assurer que notre industrie reste compétitive sans réduire l’ambition globale des objectifs de 2025 » et que « la réalisation de l’objectif de neutralité climatique pour les voitures d’ici 2035 nécessitera une approche technologiquement neutre, dans laquelle les e-carburants joueront un rôle grâce à une modification ciblée de la réglementation dans le cadre de la révision prévue. »

En coulisses, plusieurs groupes de pression travaillent aux aménagements, dont celui des hybrides rechargeables. Et parfois, ces groupes sont « internes » puisque le commissaire européen en charge de la stratégie industrielle, le Français Stéphane Séjourné en fait partie. Il aurait plaidé la cause des constructeurs. On pourrait donc imaginer que les hybrides rechargeables restent en ventes, mais alors en recourant aussi aux e-carburants, ce qui nécessiterait la mise en place d’une filière qui actuellement n’est que trop peu développée pour répondre à la demande. Cela dit, les hybrides rechargeables (PHEV) et les voitures à prolongateur d’autonomie (EREV) sont sur la table. Et leur survie est déjà peut-être actée, le document expliquant que « dans le cadre du dialogue avec les constructeurs, nous trouverons des solutions immédiates pour garantir la capacité d’investissement de l’industrie en examinant les flexibilités possibles ».
Reste que si les hybrides rechargeables sont prolongées et que les amendes CO2 tombent, les constructeurs pourront continuer à pratiquer des prix élevés pour les voitures électriques (puisque ce ne sont plus ces modèles qu’ils devront pousser à la vente), ce qui une mauvaise nouvelle pour le consommateur. Et ça ne fera dès lors avancer la transition.
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be