Hydrogène

Dès 2050, une autonomie de 2.000 km pour les voitures à hydrogène ?

Si la voiture électrique à batterie semble s’imposer, la technologie de l’hydrogène n’a pas pour autant dit son dernier mot. En effet, les recherches se poursuivent et les limites sont constamment repoussées. Au point que d’ici 2050, des véhicules dotés d’une autonomie de 2.000 km par plein serait envisageables. Vraiment ?

David Leclercq David Leclercq | Publié le 9 mai 2023 | Temps de lecture : 6 min

Alors que la voiture électrique à batterie semble s’imposer sur nos marchés, qu’en est-il exactement de la voiture à hydrogène, celle qui fonctionne via une pile à combustible qui transforme directement à bord l’hydrogène stocké en électricité pour alimenter une petite batterie ? Jusqu’ici, le modèle semble hésitant. Ce n’est pas tant que la technologie est inférieure, bien au contraire, mais le plus grand problème actuellement réside dans le besoin de produire massivement de l’hydrogène vert (issu d’énergies renouvelables) pour que l’opération soit bénéfique pour le climat.

L’hydrogène reste donc pour l’heure un peu en retrait, mais il ne faut pas dire « jamais » non plus, car, partout dans le monde, les projets de production d’hydrogène vert (même sans usage d’électricité) fleurissent. Certaines trouvailles sont même surprenantes et elles pourraient constituer une solution au manque de production de l’H2. En outre, certains constructeurs ne travaillent plus exclusivement sur la pile à combustible, mais aussi sur des moteurs thermiques capables de fonctionner à l’hydrogène, ce qui pourrait aussi améliorer l’accessibilité financière de ces automobiles.

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De l’avenir… bientôt

Oui, l’hydrogène est promis à un bel avenir, aussi dans les transports. Il suffit pour s’en convaincre d’observer les centres de recherche, mais aussi les étudiants de l’enseignement technique qui développe des dispositifs de plus en plus efficaces. C’est le cas des étudiants de l’Eco-Runner Team Delft qui ont décidé de pousser plus loin leur expérience de l’hydrogène et de développer un prototype qui a pour objectif de parcourir un peu plus 2.000 km avec un seul kilo d’hydrogène. Un tour de force.

Mais ce projet montre aussi comment les jeunes voient leur mobilité demain. Car cette voiture monoplace urbaine est jugée largement suffisante par tous les étudiants qui estiment que rouler seul dans une voiture à 5 places, constitue un gaspi sans nom. Ce qui n’est pas complètement faux…

H2

Tous demain en microcar ?

C’est en juin 2023, que se tiendra l’Eco-Runner, une joute qui tentera d’établir le record du monde de la « plus longue distance jamais parcourue par une voiture à hydrogène sans ravitaillement » sur un circuit allemand. Le véhicule roulera pendant soixante heures à une vitesse constante de 45 km/h et l’objectif ultime des étudiants est d’imposer ce modèle comme la nouvelle norme de déplacement à l’horizon 2050… Rien que ça !

Est-ce toutefois réaliste ? Probablement pas. Car on se souvient des microautomobiles du Shell Eco Marathon à l’époque et dont le but était de parcourir le plus possible de kilomètres avec un seul litre d’essence. Et on se souvient aussi que si l’exercice visait l’efficience en montrant, par exemple, l’importance du poids ou de l’aérodynamique, ces petites automobiles ne sont jamais arrivées sur le marché, tout simplement parce que personne n’en aurait voulu. Ce qui semble être toujours le cas aujourd’hui, même si les microcars semblent provoquer un regain d’intérêt.

Il y a peu, Volkswagen avait déposé un brevet au sujet d’une nouvelle membrane utilisant de la céramique au lieu de platine. Cette nouvelle technologie promettait aussi 2.000 km d’autonomie et une date d’arrivée serait même programmée à 2026. Cela dit, les capacités de production sont déjà annoncées infimes (10.000 unités par an maximum). Pas de quoi rassasier les besoins de la planète donc.

L’hydrogène sera-t-il la panacée du transport propre de demain ? Encore un peu de patience, car il faut composer encore avec de nombreuses variables et problèmes à résoudre. Comme le fait que la pile à combustible est moins efficace qu’une batterie et qu’elle engloutit beaucoup (trop) d’énergie (rapport puit d’énergie/énergie développée à la roue). En outre, l’hydrogène est plus difficile à stocker, plus dangereux aussi. Actuellement, l’utilisation de l’hydrogène reste plus réaliste pour les gros moyens de transport : les camions, les trains, les bateaux. Pour les voitures, il faudra encore attendre…

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