Le marché de la voiture électrique se porte mal partout dans le monde. Trop chère, offrant trop peu d’autonomie, la voiture à batterie est boudée, ce qui met à mal les plans des constructeurs qui sont aujourd’hui contraints de réduire la voilure, notamment dans les usines d’assemblage.
Cela dit, ce tableau contraste assez fortement avec la réalité belge. En effet, en 2024, les immatriculations de voitures électriques neuves ont atteint un nouveau record avec 127.922 unités. Au total, l’année se termine donc sur une croissance de +37,3% rapporte Traxio, la fédération des professionnels de l’automobile. Et le marché de la voiture électrique d’occasion a aussi progressé, passant de 12.597 voitures en 2023 à 23.515 en 2024, soit une progression de +104,7%.
Neuf et occasion
Le marché total des immatriculations de voitures électriques en 2024 a donc atteint un volume de 151.437 véhicules, ce qui porte la progression sur un an à +45,2%. Ces chiffres démontrent donc la progression constante de la voiture électrique sur les routes belges. Celles-ci représentent désormais 28,5% de parts de marché, soit un quart des ventes annuelles. En revanche, la présence de la voiture électrique sur le marché de l’occasion est encore symbolique puisqu’elle ne s’adjuge encore que 3,2% des parts.
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On s’en doute, l’adoption de la voiture électrique est encore majoritairement le fait des entreprises qui, compte tenu de la fiscalité (aussi pour les salariés qui doivent payer un ATN), impose cette motorisation à leurs collaborateurs. Ainsi, 86,7% des immatriculations de voitures électriques neuves en 2024 sont le fait d’entreprises ou de sociétés de leasing. Cette répartition est évidemment totalement différente sur le marché de l’occasion où on atteint pratiquement l’équilibre : 48,5% d'immatriculations par des entreprises et 51,5% par des particuliers.
Il faut noter que les particuliers ont fait leur retard en 2024. En tous cas en Flandre, région dans laquelle une prime était octroyée jusqu’il y a peu. Ainsi, les ventes de voitures électriques neuves aux particuliers ont bondi de +151,4% (de 5.634 à 14.166 exemplaires). Le scénario n’est évidemment pas du tout le même en Wallonie où seulement 2.602 voitures à accumulateur neuves ont été immatriculées par des privés. Le contraste est saisissant.
Et l’occasion ?
Du côté de l’occasion, c’est à nouveau la Flandre qui domine puisque le nord du pays a capté 75,1% des voitures électriques d'occasion immatriculées par des particuliers. Ici aussi, la prime a joué un rôle. 2025 s’annonce donc sous de moins bons auspices étant donné la suppression de ladite prime en novembre dernier. Mais cela démontre l’intérêt d’un soutien financier dans ce type de transition. L’effet levier est étonnamment puissant et, dans l’idéal, il devrait se poursuivre.
Traxio constate toutefois que le marché de l’occasion vit des moments particuliers pour la voiture électrique. La demande pour ces voitures est plus fiable que celle pour les moteurs thermiques, ce qui entraîne des stocks chez les concessionnaires qui sont de plus en plus contraints de baisser les prix puisqu’il y a peu de perspectives de pouvoir trouver des filières de revente à l’étranger. De ce fait, les valeurs résiduelles des voitures électriques sont en chute libre et, après 4 ans, elle sera inférieure de 30 à 40%. Reste que la demande pour des voitures électriques d’occasion reste forte de la part des entreprises (51,5%). C’est une manière pour elles de pouvoir bénéficier d’une belle déductibilité tout en n’assumant pas un prix d’achat (ou de leasing) élevé.
Quels modèles préférés ?
Bien que de plus en plus diversifié, le marché de la voiture électrique possède ses leaders. En neuf, Tesla reste le maître au cours des 9 premiers mois de l’année grâce au Model Y (8.880 exemplaires). L’Américain est talonné par BMW et son iX1 (6.680 unités) puis par l’Audi Q4 e-tron (5.903 exemplaires).
Le classement est toutefois sensiblement différent lorsqu’on examine les chiffres du marché de l’occasion où c’est la Porsche Taycan qui s’illustre (1.016 unités) devant la Tesla Model 3 (885 unités) et la Fiat 500 (505 unités). À voir comment tout ceci évoluera dans les mois qui viennent et sans la prime flamande...
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