Marché Automobile

ANALYSE – Porsche reprend-il le contrôle de VW ?

Herbert Diess a quitté son poste de CEO du groupe Volkswagen. Un départ qui laisse beaucoup de questions en suspens. Manifestement, actionnariat, Conseil de surveillance et syndicats voulaient la tête du patron. Mais pourquoi ?

David Leclercq David Leclercq | Publié le 27 juil. 2022 | Temps de lecture : 6 min

Le départ précipité d’Herbert Diess (63 ans) de la tête de Volkswagen a fait l’office d’une bombe pour le géant de l’automobile. Car le scénario de sortie est pour le moins surprenant, comme le rapporte le grand quotidien allemand Handelsblatt.

En effet, on savait Diess en difficulté et on lui reprochait notamment son virage au tout électrique, mais aussi ses coupes sombres dans les dépenses. Cela dit, les langues dans l’entourage du patron commencent à se délier, et notamment au sein du Conseil de surveillance, organe de contrôle du groupe où il se dit que Hans Dieter Pötsch, président du Conseil, aurait simplement déjeuné avec Diess pour lui signifier que le groupe ne souhaitait plus travailler avec lui. Surpris, Herbert Diess aurait pris 24 heures de réflexion avant de se ranger « d’un commun accord » à la proposition.

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Une gouvernance « encroutée »

On ne peut que s’étonner dès lors que le communiqué qui annonce le départ de Diess rende hommage à son mandat. Fin août 2022 d’ailleurs, Diess devait théoriquement recevoir un nouveau mandat comme CEO à la tête du groupe. Mais il se trouve que l’homme était un dur et que, selon Les Échos, « il n’a jamais su ou voulu s’adapter à la gouvernance si typique de Volkswagen » qui est écartelée entre les familles fondatrices, le Land de Basse-Saxe et le puissant Comité des salariés. D’ailleurs, au début de son mandat, Diess avait reconnu lui-même qu’il n’avait pas réussi à casser cette gouvernance qu’il qualifiait d’ « encroutée ».

Le départ de Herbert Diess chez VW pose beaucoup de questions...

En outre, Diess avait des relations tendues avec les salariés. Il avait en effet fait planer la menace de la suppression de 30.000 emplois pour rester compétitif dans le marché de la voiture électrique. Les syndicats le considéraient comme « incontrôlable ».

Diess est aussi l’homme de l’après-Dieselgate, celui qui a initié le virage électrique chez Volkswagen et fait dériver l’essentiel des investissements vers cette technologie. L’homme militait activement auprès de l’Europe pour la sortie du moteur thermique en 2035, ce qui, assurément, ne lui a pas valu que des amis. Porsche par exemple, avait adopté la posture inverse, alignant la possibilité des e-fuels pour faire survivre sa 911. Dans cette optique, Diess devait aussi compter quelques ennemis parmi les autres constructeurs qui tentaient d’obtenir une sortie du thermique plus douce et viable d’un point de vue industriel.

Herbert Diess paie probablement aussi son optimisme et son jusqu’au-boutisme pour concurrencer Tesla. Il avait ainsi prévu de dépasser le constructeur américain à l’horizon 2025. Mais sa stratégie électrique a toujours eu trop de retard au goût des actionnaires. L’ID.3 avait débarqué avec 10 mois de retard. Et on en annonce d’autres, en raison des dissensions internes au sein de la filiale Cariad chargée de l’écriture des nouveaux logiciels des voitures électriques.

Surprise chez VW : le grand boss quitte le navire !

Dans ce contexte, le remplaçant de Diess, Oliver Blume (54 ans) qui est natif de Wolfsburg et parfaitement en phase avec le mode de gouvernance du groupe a plus de chances de pouvoir durer à la tête de l’entreprise. D’autant que la famille Porsche, actionnaire historique et très puissant, lui fait totalement confiance, considérant que la sortie de la Taycan en à peine 4 ans reste un tour de force. Certains voient d’ailleurs avec dans cette succession un putsch des familles Porsche et Piëch pour reprendre le pouvoir sur le groupe. Et lui dicter une nouvelle marche à suivre.

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