On savait la race des petites sportives en danger. Car quand on parle sportives, on parle encore moteurs thermiques et donc émissions de CO2. Dans un contexte de limitation drastique des rejets, le lien est vite tiré : c’est la faute des moteurs lorsqu’ils ne sont pas ultrasobres ou copieusement électrifiés. Sauf que d’autres paramètres jouent aussi. Et notamment les normes en matière de sécurité. C’est précisément cela qui sonne le glas de la Toyota GR86 et de la Subaru BRZ.
Nos confrères de Motor1 se sont ainsi renseignés auprès de Toyota et de Subaru et les deux constructeurs leur ont bien confirmé que la fin de ces deux modèles – à tout le moins en Europe – était proche. Le responsable : la General Safety Regulations 2 (GSR2). Après 2024, ces deux marques – qui construisent à peu de choses près le même véhicules – ont décidé de stopper les ventes, tout simplement parce que les industriels n’avaient pas l’intention de modifier leur sportive abordable pour répondre aux exigences de la nouvelle législation. Or, il aurait fallu entièrement repenser ces automobiles. Impensable et impayable.
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Mais que contient cette fameuse directive européenne GSR2 ? Elle prévoit que les véhicules soient tous équipés du système de freinage avancé, d’une caméra ou d’un capteur détectant la somnolence, d’un enregistreur de données (boîte noire), du système de maintien de la trajectoire et de l’indication des limites de vitesse.
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Or, selon les informations données par Toyota, il aurait fallu entièrement repenser ces automobiles. Impensable et impayable. Ceci démontre à quel point il est difficile pour les constructeurs de mettre sur pied un dossier commercial viable sur le long terme pour des petites sportives. Ce qui vaut aussi pour la Supra qui partage sa partie technique avec la BMW Z4.
De l’aveu de Toyota, les modifications exigées par l’Europe auraient totalement transformé la voiture et cela aurait nuit à son caractère dynamique. Ainsi transfigurée, personne n’aurait plus voulu de la GT86 et, par extension, de la BRZ. Le clap de fin aura donc lieu le 31 décembre 2024 pour la GT86 et la BRZ. Et pas question d’espérer encore acheter une voiture de stock début 2025, car l’Europe interdira ces ventes. Ceux qui en veulent une devront donc foncer, car on se doute que ni Toyota ni Mazda ne constitueront de stock.
Mazda résiste
Dans ce contexte, nombreuses sont les autres petites sportives qui roulent avec une épée de Damoclès au-dessus du toit. C’est aussi le cas de la Mazda MX-5, même si Mazda se veut rassurant à son égard. Car la MX-5 date déjà de 2014 (ND). Elle a fait l’objet de plusieurs mises à jour et Mazda assure qu’elle restera dans le coup et donc disponible à la vente.
Marque pourtant européenne, Alpine n’est pas non plus dans les clous et l’A110 n’est pas conforme aux nouvelles normes d’homologation en matière de sécurité active. Et elle ne le sera pas, car Alpine confirme que les coût inhérents aux modifications seraient trop importants. Le modèle a toutefois reçu une dérogation de 2 ans qui permettra à Alpine de produire 1.500 A110 par an. Mais l’offre sera donc limitée. Et les prix probablement élevés.
Les temps sont donc difficiles pour les petites sportives. Et ils sont même assassins, comme nous l’a aussi montré récemment le Porsche Macan dont la commercialisation a été interrompue en raison de la non-conformité du modèle avec le volet cybersécurité édicté dans la norme EGS2.
Avec son dictat normatif, l’Europe est donc en train de tuer l’automobile – comme d’autres choses par ailleurs. La première phase de la réglementation GSR2 est entrée en vigueur le 6 juillet 2022 et les mesures prévues s’appliqueront à tous les nouveaux véhicules à partir de juillet 2024. Impossible d’y échapper. Ce sont au total plus de 25 nouvelles règles que les constructeurs devront observer. Et ce ne sont pas les dernières, car d’autres aménagements arriveront jusqu’en juillet 2029, comme des vitres optimisées, un nouveau système avancé d’alerte en cas de distraction du conducteur (qui sera certainement encore plus insupportable que les dispositifs actuels), des pneus plus durables et une « vision directe améliorée pour mieux voir les cyclistes et les piétons ». Tout ceci ne fera que rendre nos automobiles plus complexes et aussi plus chères. Et il y a fort à parier que ceci ne sera pas que fatal aux voitures sportives. Les petites voitures qui sont encore aujourd’hui abordables ne le seront plus très longtemps…
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