Depuis un an et demi maintenant, le monde connaît une pénurie de puces électroniques ou semi-conductrices. C’est le fait d’une reprise économique trop forte qui a dopé la demande pour les appareils électroniques, une situation qui s’est combinée avec une série de sursauts lors de la reprise (des confinements plus courts en Chine notamment) et qui a entraîné des ruptures dans les chaînes d’approvisionnement.
Manifestement, la pénurie serait en passe d’être résorbée selon un rapport du consultant Roland Berger, du moins pour les puces nécessaires aux applications grand public, comme l’électronique (ordinateurs, tablettes, smartphones, consoles de jeu, etc.). En revanche, l’automobile et l’industrie en générale devraient continuer à souffrir, et ce pendant toute l’année 2023.
Taux de production en baisse
Le taux d’utilisation des usines de production de semi-conducteurs est actuellement en baisse : de 97% en 2021, on est tombé à 93% au premier semestre de 2022. Il est attendu que cette chute se poursuive jusqu’autour des 80%, ce qui est considéré comme un taux « normal » sur le marché.
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Si la pression tend donc à se relâcher au bénéfice du rééquilibrage entre offre et demande, on constate toutefois que la situation reste très contrastée selon les familles de composants. Car si la pression diminue sur les puces-mémoire, il en va tout autrement pour les circuits analogiques et microcontrôleurs qui demeurent en fortes tensions. Or, c’est justement de ces composants que le secteur automobile a besoin. Résultat : l’automobile (comme l’industrie en général), va continuer à souffrir de ce manque et, selon les analystes, au moins jusqu’à la fin 2023 au moins, soit encore plus d’un an.
Ce problème découle de ce que les capacités de production de ces circuits analogiques et microcontrôleurs restent trop faibles, et ce dans un contexte d’explosion de la demande tirée par l’électrification et la digitalisation. Oui, mais voilà : pendant la crise, les fabricants de puces ont privilégié la production de semi-conducteurs plus complexes et plus rémunérateurs destinés à l’électronique.
100 milliards de pertes pour l’automobile
Selon l’assureur-crédit Allianz Trade, la pénurie de semi-conducteurs aurait coûté sur 2021 et 2022 près de 100 milliards d’euros de valeurs ajoutées au secteur automobile. Les estimations montrent en effet que ces pénuries auraient entraîné une chute de production de 18 millions de véhicules dans le monde. Un recul très important qui s’explique par les tensions internationales, mais aussi par le fait que les constructeurs n’ont jamais sécurisé leurs approvisionnements pendant la crise.
Le secteur auto porte donc aussi une lourde part de responsabilité dans cette situation difficile qui, finalement, porte préjudice au consommateur qui voit les prix et les délais de production des automobiles s’envoler. En revanche, nombre de constructeurs tirent bien leur épingle du jeu, car ils privilégient désormais les modèles à forte rentabilité pour limiter la casse. Il faudra voir maintenant comment les choses évoluent avec les investissements prévus dans le plan européen « European Chips Act ».
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