On le constate depuis 2020 : le Belge consomme moins de voitures neuves. Le secteur ne parvient en effet pas à relever la tête depuis la crise de la Covid, comme en attestent encore les chiffres de vente du mois de novembre 2024. Cette situation découle de prix qui se sont envolés, mais aussi d’une grande incertitude sur l’avenir du marché. Sera-t-il 100% électrique (il existe des pressions pour faire changer les choses au niveau européen) et si oui, à quelle sauce les automobilistes seront mangés pour les taxes ?
Dans ce contexte, on comprend que le marché de la voiture d’occasion se porte bien et que celui du neuf soit en berne. Mais avec un résultat évident : le vieillissement inévitable du parc automobile belge. Selon les données en provenance du groupe Auto5 (qui a mené une étude GIPA), l’âge moyen d’une voiture en Belgique atteindrait presque 10 ans. Les Belges seraient donc partisans de conserver leur voiture plus longtemps, quitte à payer davantage en entretiens et en réparations. Pour rappel, l’âge moyen en 2013 était de 8 ans.
Une érosion
Selon les données d’Auto5, l’érosion est lente, mais bien réelle. En 2023, les voitures de moins de trois ans représentaient 21% du parc alors qu’en 2013 elles comptaient pour 27%. À l’autre extrémité, les voitures de plus de 15 ans sont passées de 7% en 2013 à 13% en 2023.
Publicité – continuez à lire ci-dessous
Selon les statistiques compilées, le taux de vieillissement a donc pratiquement doublé en 10 ans, ce que personne n’avait d’ailleurs prévu. Au contraire, on pensait que le parc se rajeunirait plus rapidement en raison des normes environnementales toujours plus strictes (émissions, zones LEZ, etc.). Mais ça n’est donc pas arrivé. Et d’autant moins que les politiciens font marche arrière, comme à Bruxelles où l’interdiction de circulation des Diesel Euro 5 a été reportée de deux ans. Une politique de la girouette qui n’indique pas de direction claire. Et qui n’incite donc pas au changement, mais bien à la prudence.
Pour Auto5, le vieillissement a toutes les chances de se poursuivre, car les voitures électriques s’imposent encore trop peu dans notre paysage automobile. Elles sont trop chères, l’infrastructure de recharge est déficiente tandis que la valeur résiduelle est elle aussi incertaine, ce qui n’incite pas à l’achat, surtout chez les particuliers.
Moins de kilomètres aussi
Si le parc automobile vieillit, c’est aussi en raison d’un kilométrage annuel qui diminue selon cette étude GIPA-Auto5. Le conducteur belge parcourt en effet en moyenne 12.600 km/an, sachant que les Diesel parcourent un peu plus de kilomètres (14.400 km/an) que les essence ou les électriques (11.500km/an). Curieusement, ce sont les jeunes qui roulent le plus (14.420 km/an en moyenne chez les 18-24 ans), devançant les 35-49 ans (14.163 km) et les 25-34 ans (13.938 km/an).
Bien évidemment, le kilométrage annuel diminue au fil des années. Il est de 19.273 km par an pour un Diesel et de 13.543 km pour une essence de moins de 3 ans, mais ces chiffres tombent à respectivement 13.219 et 9.819 km/an pour les voitures âgées de 7 à 9 ans et à 11.725 et 9.449 pour les voitures vieilles de 10 et 14 ans.
Des coûts plus importants
Qui dit voitures plus âgées dit aussi kilométrage plus élevé. En Belgique, 22% des voitures affichent plus de 150.000 km au compteur et un véhicule moyen atteint les 120.000 km. Une situation qui entraîne forcément des coûts d’entretien ou de réparation plus importants. Auto5 constate d’ailleurs une croissance dans les besoins de réparations et de maintenance, mais cela ne décourage pas le public qui n’a apparemment plus peur de se tourner vers une voiture à plus fort kilométrage – comprenez plus de 100.000 km.
Selon Auto5, cette situation constitue aussi un défi pour les concessionnaires et garagistes qui doivent se former à l’électromobilité tout en restant performants sur les technologies essence, Diesel et hybrides pour pouvoir répondre aux besoins du parc actuel.
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be