Depuis l’invasion en Ukraine, tous les constructeurs automobiles occidentaux ont quitté le territoire russe ou coupé leurs approvisionnements. Il s’agissait de mettre la pression sur l’économie russe et, par extension, sur sa population pour tenter de décourager Poutine. On constate aujourd’hui que les différents paquets de mesures n’ont eu qu’une portée limitée.
Ce constat semble encore plus évident quand on apprend que des Citroën C5 Aircross continueraient de sortir des chaînes de production d’une usine de Stellantis située en Russie et qui est censée être à l’arrêt depuis avril 2022 !
Depuis un an ?
Selon les données récupérées auprès des douanes, il semblerait que des opérateurs russes se soient associés avec un partenaire chinois dès 2023 pour commencer à fabriquer de nouvelles versions des modèles Citroën. Un petit manège qui durerait donc depuis plus d’un an.
Les voitures, des C5 Aircross en l’occurrence, seraient construites sur base de kits en provenance de Chine. Les douanes auraient ainsi répertorié l’acheminement d’au moins 42 kits en décembre dernier, des kits qui proviendraient de chez Dongfeng Motor, un partenaire de Stellantis en Chine. On ignore à l’heure actuelle si Stellantis est au courant de ce « trafic » et si les pièces transférées en Russie tombent bien sous le coup des sanctions occidentales. Stellantis a déclaré simplement que le groupe avait « perdu le contrôle de ses entités en Russie. » De leur côté, ni les Russes ni l’entreprise (publique) chinoise Dongfeng n’ont répondu aux questions.
Publicité – continuez à lire ci-dessous
Sous perfusion
S’il est avéré, ce type de pratique n’est pas très surprenant dans les faits. Car la Russie était déjà presque totalement dépendante des importations automobiles, spécialement des pièces venues d’Europe. Et pour pallier le manque, Moscou a mis en place des dispositifs d’importation parallèle et de faire pénétrer sur le marché des produits étrangers sans que l’entreprise mère soit au courant.
Au total, Reuters a pu avoir contact avec quatre concessionnaires russes qui ont déclaré que certains modèles Citroën étaient toujours disponibles à la vente sur le territoire russe. Et cela va continuer. Car Automotive Technologies, une société enregistrée à Moscou en mars 2023 et détenue à 100% par Galina Dolgolenko, a indiqué en décembre 2023 qu’elle assemblait un lot pilote de 48 voitures importées, en prévision d’une production de masse qui débutera en 2024. Les informations semblent donc concorder et on peut probablement s’attendre au démarrage d’une production à plus grande échelle d’ici peu.
La Russie devient donc toujours un peu plus dépendante de la Chine. Car en 2022, le pays a relancé la marque de voitures Moskvich qui ne sont en fait que des modèles rebadgés chinois du constructeur JAC. Il faudra donc maintenant voir si Stellantis s’emparera de ce dossier hautement sensible et dans quelle mesure le groupe peut demander des comptes à son partenaire Dongfeng…
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be