Le break chez Volvo, c’est une longue histoire d’amour. Et un coup de maître pour lequel la marque a été pionnière. Ce concept de carrosserie a été popularisé dans les années 1950 et 1960, lorsque les familles avaient besoin de véhicules pouvant transporter passagers et bagages. Dès 1953, Volvo lance la Duett, un véhicule entre van et break conçu pour être polyvalent et qui est alors basé sur un châssis de camion. Le succès ne se fera pas attendre et, rapidement, Volvo a développé ces variantes, comme la P220 Amazon Estate en 1962, la 145 en 1967, la 245 en 1975 et, plus proche de nous, la 850 en 1993 et qui a fait des débuts fracassants en compétition en 1994 dans le BTCC (British Touring Car Championship).

Mais cette belle histoire va prendre fin, comme l’a spécifié le PDG de Volvo, Jim Rowan, à nos confrères d’AutoExpress. Lorsqu’on lui a posé la question d’un avenir de Volvo sans break, celui-ci a répondu « Oui, parce que je pense que [le marché] a changé, n'est-ce pas ? ».
Les raisons de la fin
Mais pourquoi Volvo supprimerait ses breaks ? Pour des raisons de coûts, comme toujours. Jim Rowan a expliqué que « il est coûteux de lancer différents modèles sur le marché, et il est coûteux de maintenir ces modèles sur le marché. Nous devons donc faire un choix : plutôt que de sortir une [nouvelle] V90, par exemple, n’est-il pas préférable de positionner cette voiture d'une manière légèrement différente ? Nous avons donc les éditions Black, les éditions Cross Country - nous avons maintenant différentes éditions de la même voiture de base. »
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L’avenir se dessine-t-il sans break ? Apparemment oui, car « c'est beaucoup moins cher et beaucoup plus rentable pour nous d'augmenter le volume grâce à la même plateforme et au même facteur de forme », a encore expliqué le PDG.
Un non-alignement en interne ?
Si Jim Rowan semble clair dans son positionnement, cette perspective ne plaît pourtant pas à tout le monde. Et certains chez Volvo s’opposent catégoriquement au grand patron. Ainsi, il faut se souvenir que Volvo UK (Grande-Bretagne) avait décidé d’arrêter la vente des breaks en 2023 avant de se raviser un an plus tard et de les remettre au catalogue. Robert Deane, le directeur commercial de Volvo UK, avait expliqué que ça avait été une erreur commerciale d’arrêter les breaks, car « lorsque vous dites à un client que les breaks ne sont pas proposés, il s'en va acheter ceux d'un autre [constructeur] », avait-il précisé.
L’affaire promet en tout cas un bras de fer interne, même si Jim Rowan soutient qu’il veut mettre l’accent sur les SUV. « Nous faisons des choix très conscients quant à la façon dont nous voulons jouer la partie. C'est avec les SUV que nous nous différencions, avec une belle hauteur de caisse, très sécurisante, et nous pensons pouvoir protéger cette tête de pont face à la concurrence. C'est beaucoup plus facile que de se laisser distraire par un trop grand nombre de modèles ».

Cette annonce intervient alors que Volvo vient de dévoiler la nouvelle ES90 – qui n’est plus vraiment une berline, mais une berline-coupé – et se prépare à dévoiler le tout nouveau EX60 – une alternative électrique au XC60 remanié – l'année prochaine. Il serait dommage toutefois que les breaks disparaissent, car ils constituent de belles alternatives sur le plan pratique aux SUV en étant moins lourds et plus aérodynamiques.
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