Paris a récemment vécu un véritable drame. Un différend entre un automobiliste et un cycliste s’est soldé par le décès de celui-ci après que l’automobiliste l’a écrasé. Cette sale histoire démontre une fois de plus les comportements à risque et l’irrespect qui règne sur la route, particulièrement en ville.
Coïncidence, l’assureur français MMA vient justement de publier une enquête qui dévoile des comportements à risque chez les automobilistes qui circulent en ville. L’étude s’est déroulée sur une trentaine d’heures et elle a observé de près de 9.000 véhicules à Paris, Lyon, Rennes, Montpellier et Metz, en particulier autour de quinze carrefours particulièrement fréquentés. Et les résultats sont effarants, car ils mettent en lumière le non-respect fréquent du Code de la route par les automobilistes. Ainsi, près de 5% des conducteurs observés ont adopté des comportements dangereux.
Quels comportements ?
Les principales infractions relevées concernent le non-respect des feux rouges (59%), les arrêts sur des passages piétons (18%) et la vitesse excessive (12%). Ces comportements ont entraîné un incident dans 43% des cas, incluant des freinages d’urgence ou des collisions. L’étude met également en avant des infractions comme l’arrêt sur une zone réservée aux vélos, l’usage du téléphone au volant, ou encore l’absence de clignotant.
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Si l’étude met en lumière des comportements qui ne sont pas acceptables, elle est aussi vivement critiquée. Car elle n’intègre en fait pas du tout le comportement des autres usagers de la route, comme les piétons et les cyclistes. Pourtant, ceux-ci sont très nombreux sur les carrefours observés et ils n’ont pas fait l’objet d’une évaluation, ce qui tronque les résultats et la vision que l’on pourrait porter sur la réalité. En outre, la méthodologie utilisée est aussi critiquable : le fait d’observer durant 30 heures cinq endroits différents permet-il de tirer des conclusions fiables sur le comportement global des conducteurs ? Probablement pas.
Quelle cohabitation ?
La route est un lieu complexe où se déroulent de nombreuses dynamiques et interactions. Il y a donc une nécessaire cohabitation qui est complètement oubliée dans le travail commandé par MMA. Or, cette cohabitation est loin d’être simple, comme chacun peut en faire l’expérience presque quotidiennement : les vélos ne sont dans certains cas pas respectés tandis que certains cyclistes pensent que tout leur est permis. Idem avec les piétons.
Une meilleure cohabitation doit s’installer, et ce avec plusieurs mesures. Tout d’abord, il faudrait une meilleure sensibilisation de chacun des usagers pour que ceux-ci puissent adopter un comportement plus tolérant. Et il faudrait aussi que nos routes soient mieux aménagées afin que chaque usager puisse trouver sa place. Sur ce dernier point, des initiatives sont en cours dans de nombreuses villes et localités belges. Ces travaux vont bien entendu continuer dans les années qui viennent. Mais il ne faudrait pas non plus que la tendance s’inverse complètement et qu’il n’y ait plus de place pour l’automobile qui reste nécessaire, même pour des citadins. C’est le délicat équilibre qu’il faut trouver.
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