Après plusieurs semaines de tractations, le gouvernement fédéral est arrivé à un accord concernant l’Avantage Tout Nature (ATN) sur les voitures de société, cette quote-part que doit payer mensuellement le bénéficiaire pour la part privée des kilomètres qu’il effectue avec ce véhicule. Car il était prévu que l’ATN les voitures de société essence et Diesel augmente d’environ 20% en 2024 afin d’inciter des entreprises et les employés à opter pour des voitures plus vertes moins ou peu impactées par l’ATN.
Élections obligent, le ministre des Finances, Vincent Van Peteghem (CD&V) cherchait à limiter l’impact en 2024 de la hausse de l’ATN sur le salaire des employés – et aussi certainement à soigner son image. Ce qu’il est donc parvenu à faire en révisant la méthode de calcul en vigueur pour le coefficient de référence et qui traduit la moyenne des émissions des nouvelles voitures immatriculées chaque année. Cet aménagement a ainsi permis de limiter la hausse de l’ATN prévue pour 2024 entre +5 et +10% alors qu’on attendait une hausse de +20%.
Ça va chauffer en 2025…
Sauvés ! Voilà probablement ce que pensent tous les bénéficiaires de voitures de société qui sont soumis au principe d’ATN. Pour 2024, oui. Mais leur répit sera court. Car dès 2025, ceux-ci risquent d’avoir une bien mauvaise surprise : les spécialistes fleet s’attendent en effet à une explosion du coût de l’ATN pour les voitures exclusivement essence et Diesel. Le chiffre évoqué donne d’ailleurs mal de tête : +40% dans certains cas !
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Interrogé par De Tijd, les consultants d’EY et du leaser Arval ont analysé la nouvelle méthode de calcul du coefficient de référence (qui englobe désormais aussi les véhicules homologués en WLTP et plus seulement les NEDC). Et ils sont catégoriques : l’accélération cette année de la verdurisation du parc automobile (toujours plus de voitures électriques) va probablement faire chuter le coefficient de référence de -30% à -40%, ce qui signifie une nouvelle (et solide) augmentation pour l’ATN. EY prend l’exemple d’un X1 essence pour lequel l’ATN devrait augmenter au bas mot de 650 euros par an. Et pour un X3 Diesel, ce serait plus de 700 euros par an.
La spécialiste du leasing Arval ne dit pas autre chose, même si les prévisions penchent ici pour une réduction des émissions de -33% et pas davantage en tablant sur le fait que la croissance du marché électrique serait identique à celle connue en 2023.
Verdurisation accélérée
Le scénario de l’accélération de la verdurisation des nouvelles voitures semble acquis. En ce début 2024, les voitures électriques rencontrent déjà un grand succès auprès des flottes qui comptent pour 70% du marché du neuf rappelons-le. BMW, marque la plus vendue en 2023 sur notre territoire, l’a d’ailleurs confirmé : fin 2023, 80% des nouvelles commandes étaient électriques.
En outre, il ne faut pas oublier non plus que la Flandre rend disponible ce mois-ci sa prime à l’achat pour les voitures électriques acquises par les particuliers. Ce qui ajoutera encore un peu plus de voitures à batterie sur nos routes et diminuera encore un peu plus le taux moyen d’émissions. Dès lors, la pilule qui n’a pas du être avalée cette année devrait bel et bien l’être l’année prochaine, même si cette augmentation touchera de moins en moins de bénéficiaires de voitures de société. Car on s’attend aussi à ce que le nombre de voitures de société 100% thermiques diminue de moitié d’ici l’an prochain. L’augmentation de l’ATN ne devrait dès lors plus toucher « que » 250.000 véhicules sur un total de plus de 600.000.
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