General Motors avait créé la filiale Cruise pour ses taxis autonomes. Cependant, celle-ci cesse d'être une entité autonome et se mue en un pôle d'innovation pour aider à développer la technologie de conduite autonome pour les modèles Chevrolet, Cadillac et Buick. Cette décision marque un changement de cap important. Au départ, Cruise était considéré comme le principal pion de l'ambition de GM de devenir un acteur de premier plan sur le marché de la mobilité autonome. Les plans étaient grandioses : Cruise devait générer jusqu'à 50 milliards de dollars de chiffre d'affaires d'ici 2030.
De plus, l'aide de son rival Tesla était en route. Le patron Elon Musk a dévoilé il y a quelques mois son Cybercab, la version Tesla du taxi autoguidé sur lequel reposent de grands espoirs. Il devrait devenir le pivot de l'avenir de la marque et du maintien de sa valeur boursière astronomique. Des initiés ont même commenté que la création d'un cadre juridique autour des véhicules à conduite autonome, avec ou sans humain au volant, était l'une des principales motivations du soutien de Musk au président élu Donald Trump. La situation est donc favorable. Le fait que General Motors revienne sur sa décision est d'autant plus remarquable qu'il y a six mois, elle annonçait un accord entre Cruise et Honda pour développer une navette autonome pour plusieurs villes japonaises. Cette collaboration, elle aussi, prend fin.
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Un tournant pour Cruise
Le rêve de Cruise a subi un coup dur en octobre 2023 après un tragique accident à San Francisco. Une femme a été heurtée par une voiture avec chauffeur et s'est retrouvée devant un robot-taxi Cruise. Ce dernier n'a pas vu la femme et l'a traînée sur six mètres, suscitant l'indignation de l'opinion publique.
Les autorités locales ont pris des mesures sévères : la licence d'exploitation de Cruise a été retirée, ce qui a entraîné le retrait des véhicules de la circulation. Les conséquences de l'incident ont contraint GM à renforcer son contrôle sur Cruise. Le fondateur et PDG de Cruise, Kyle Vogt, a démissionné et la société a licencié 900 personnes, soit un quart de ses effectifs.
Trop de concurrence ?
En outre, la bataille entre rivaux sur le marché des robots-taxis devient de plus en plus âpre. Waymo, la société sœur de Google, roule déjà dans plusieurs villes américaines et Zoox, filiale d'Amazon, a également des projets de véhicules entièrement autonomes à Las Vegas et à San Francisco. Tesla a annoncé que son Cybercab, apparaîtra sur les routes en 2026. GM reconnaît aujourd'hui que les ressources et le temps nécessaires pour être compétitif sont trop importants. L'expérience acquise servira donc dans les voitures particulières de la marque à réduire la sécurité, à rendre les embouteillages plus supportables et à diminuer le stress des conducteurs. L'objectif final est l'autonomie de niveau 4, qui permet à la gamme de véhicules ordinaires de conduire de manière autonome dans certaines conditions. Mais on ne sait pas quand cela se produira.
L'ancien PDG de Cruise, Kyle Vogt, s'est montré moins favorable à la décision qui vise à faire économiser 1 milliard de dollars à son ancien employeur. Sur X, il a réagi vivement : « Si ce n'était pas encore clair, ça l'est maintenant : GM est dirigé par une bande d'amateurs ». Musk, également patron de X, doit certainement rire à gorge déployée.
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