Globalement, le prix des automobiles n’a cessé de baisser au cours de ces dernières décennies. Certes, ça ne se voit pas, mais c’est pourtant une réalité, car entretemps, l’inflation est passée par là et tous les autres produits ont augmenté et dans des proportions autrement plus importantes. Selon plusieurs statistiques, le prix réel d’une voiture neuve aux États-Unis a baissé de -10% entre 1998 et 2006. En cela, la dernière décennie fait exception, car elle se caractérise par une hausse généralisée qui émane des crises successives.
L’automatisation et le déploiement de l’électronique n’ont donc pas rendu les voitures plus chères si on se base sur les données d’une longue période. Mais cette tendance pourrait bien s’inverser en raison de l’arrivée des voitures autonomes dont les caractéristiques sont sensiblement différentes de celles des voitures actuelles.
Une électronique exagérée ?
Le professeur Joseph Giacomin de l’Université de Brunel s’est penché sur la question du futur prix de la voiture autonome, comme le relate Automotive News Europe. Selon lui, le fait que les voitures autonomes devront offrir un contenu technologique qui dépasse de loin la réalité d’aujourd’hui aura une grande influence sur les prix.
En effet, pour pouvoir fonctionner, les voitures autonomes auront besoin de batteries de capteurs et de radars ainsi que de logiciels capables de traiter des milliards d’informations en un temps record pour permettre les prises de décision, ce qui risque de propulser les prix de vente à des niveaux stratosphériques.
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Remplacer le conducteur
Cela vient de ce que la voiture autonome n’est plus qu’une vulgaire voiture. En effet, celle-ci devra remplacer le conducteur, prendre la place de l’humain alors que jusqu’ici, la valeur associée à une voiture provenait essentiellement de la capacité de l’humain à conduire celle-ci. Les rôles seront donc inversés.
Pour Joseph Giacomin, la valeur d’un taxi vient en effet de son chauffeur. Et celle d’une voiture de police des policiers qui la conduisent ou qui l’occupent. C’est ce qui explique que le coût d’une voiture est aujourd’hui toujours raisonnable dans l’absolu. Or demain, ce n’est plus l’humain qui utilisera ses capacités pour croiser les informations ou prendre les décisions. Ce qui implique que les voitures deviendront autonomes, indépendantes et responsables. Une délégation de pouvoir qui aura forcément un prix.
L’utilisation plus que la possession
Cette complexité implique que la voiture (autonome) ne pourra plus être qu’un service et nettement moins un objet à posséder. Selon le professeur londonien, personne ne sera vraiment capable d’en acquérir une, hormis les super riches qui pourront supporter le coût d’une voiture ultrasophistiquée qui reste à l’arrêt toute la journée.
Pour être amorties, les voitures autonomes ne devront jamais s’arrêter et les opérateurs devront aussi proposer une foule de services (payants) à bord afin de rentabiliser (pour l’utilisateur) le coût d’usage. On pourra y travailler et remplir toutes sortes de tâches visant à gagner du temps. Et Joseph Giacomin de mettre en garde sur le modèle qui doucement s’esquisse, même s’il faudra sans doute encore deux bonnes décennies avant de voir débouler des voitures autonomes vraiment efficaces…
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