Le prix du Diesel est repassé au-dessus de la barre des 2 euros/litre cette semaine en raison d’une nouvelle hausse du prix du baril sur les marchés internationaux et d’un euro qui reste toujours trop faible par rapport au dollar. Ce seuil symbolique des 2 euros est donc à nouveau atteint quelques jours seulement après que le gouvernement a appliqué une baisse forfaitaire des accises (17,5 cents). Pour certains, c’est comme si le gouvernement n’avait pas agi. Ce qui n’est toutefois pas vrai, car sans cette baisse, le prix au litre de Diesel dépasserait les 2,2 euros.
Selon plusieurs analystes, il faudra probablement s’attendre à ce que les prix des carburants restent très élevés pendant plusieurs mois. Actuellement, seul un apaisement autour du conflit ukrainien pourrait inverser la tendance, mais il ne semble pas que cela soit pour tout de suite, l’escalade continuant entre guerre sur le terrain et mesures de rétorsion économique dans les deux camps. Il semble d’ailleurs qu’on se rapproche de plus en plus de mesures qui toucheront l’énergie (embargo sur le pétrole russe, etc.), une situation qui ne fera que renforcer la volatilité sur les marchés et donc l’inflation sur les produits pétroliers.
Vivre autrement
Dans ce contexte sur lequel il n’a pas de prise, le citoyen n’a d’autre choix que de subir. Ou de s’adapter. Plusieurs reportages de divers médias montrent les difficultés rencontrées par certains ménages qui pourtant disposent de deux revenus. Mais avec un plein de 50 litres à plus de 100 euros, la situation n’est pas tenable et certains s’appauvrissent pour continuer à travailler.
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La grogne couve donc au sein de la population, ce qui est parfaitement compréhensible. Dès lors, quelles solutions peuvent-elles être envisagées pour lutter contre le pétrole cher ? Interrogé par l’Écho, l’économiste Philippe Defeyt indique qu’il faut surtout éviter les formules générales, car entre les riches et les pauvres, il y a un gouffre.
1. Télétravailler et covoiturer
La première piste, c’est évidemment celle de la réduction des déplacements pour faire diminuer la facture. Comment faire ? Et bien privilégier le télétravail pour ceux pour qui c’est possible et covoiturer. Le fait de partager sa voiture avec un collègue permet en effet de réduire par deux la facture, même si cela demandera des petits aménagements sur les horaires et sur le parcours (petit détour ?). Notons que ces dernières années, les parkings de carpooling se sont multipliés en bordure de nos autoroutes, ce qui peut faciliter cette pratique.
2. Compter sur le Fédéral ?
Le gouvernement fédéral s’est réuni très récemment pour décider de mesures de soutien. Cela dit, pour ce qui touche au carburant, les bénéfices sont déjà presque totalement annulés du fait des nouvelles augmentations sur les marchés internationaux. N’oublions pas que le gouvernement a décidé d’une réduction forfaitaire des accises (17,5 cents) et qu’il n’a pas activé le cliquet inversé, un mécanisme qui pourrait être plus interventionniste.
En outre, il faudrait probablement aussi que les mesures soutiennent les plus défavorisés ainsi que ceux qui ont besoin de leur automobile pour travailler. Car avec les problèmes économiques générés par la guerre, il est certain que l’économie belge n’a pas besoin de gens contraints de se mettre en maladie faute de pouvoir faire le plein. Quoi qu’il en soit, il faudra certainement attendre plusieurs mois avant que le gouvernement prenne de nouvelles mesures.
3. Changer de mobilité ?
Les autres pistes restent aussi des pistes de bon sens. Réduire sa vitesse en est une, car elle permettrait d’arriver à une économie de carburant d’environ 20% (fonction du conducteur, de la voiture et de l’environnement).
Passer à la voiture électrique pourrait aussi être une solution, mais elle semble toutefois utopique dans le sens où les prestations de la voiture électrique ne sont pas encore comparables à celles des véhicules thermiques et que le prix d’achat reste très élevé. Certes, la transition est amorcée, mais elle sera tirée par les entreprises qui seront les seules à pouvoir absorber les augmentations de prix prévues pour les voitures électriques. Pour voir cette solution s’imposer, il faudrait que le gouvernement soutienne mieux cette transition auprès des particuliers, notamment via des subsides. Mais les caisses sont vides et ça ne risque donc pas d’arriver de sitôt.
Notons qu’en Allemagne, le gouvernement a pris des mesures rapporte encore l’Écho. En effet, les autorités ont décidé de soutenir massivement les ménages en réduisant les accises au minimum européen, soit 30 centimes par litre d’essence et 14 centimes par litre de Diesel. En outre, les transports en commun sont temporairement meilleur marché avec un billet mensuel à 9 euros seulement. D’autres mesures sont aussi organisées par le biais de primes pour les travailleurs ou pour les familles les plus défavorisées.
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