Intégrer le moteur directement dans la roue ? L’idée fait son chemin et Gocar en a déjà parlé. Mais ce qu’on sait moins, c’est que cette technologie n’est vraiment pas nouvelle. Car il faut se souvenir qu’en 1898 déjà, la Lohner-Porsche Electromobile, recourait à ce dispositif. Il y a 120 ans, l'énergie fournie par des batteries au plomb était transmise à deux moteurs électriques intégrés dans les roues afin de réduire les pertes. Chaque moteur électrique avait une puissance comprise entre 2,5 et 3,5 ch. Soit une puissance combinée de 7 ch environ. Et pour améliorer l’autonomie, Porsche avait alors installé un moteur thermique pour la recharge faisant de cette automobile la toute première hybride.
Naturellement, les décennies ont passé, mais l’idée du moteur-roue revient en force grâce notamment aux capacités de miniaturisation dont on dispose aujourd’hui. Contrairement à une architecture traditionnelle avec un moteur unique (ou deux moteurs selon les variantes), cette technologie intègre l’ensemble de l’unité d’entraînement directement dans les roues, même l’onduleur qui convertit le courant continu en courant alternatif.
Ce design résolument plus compact libère dès lors de l’espace intérieur et permet aux roues d’être plus rapprochées des coins du véhicule. Cela laisse donc davantage de place pour les passagers ou à la capacité de chargement. En outre, reculer les moteurs aux extrémités de la voiture permet d’offrir une meilleure tenue de route puisque les porte-à-faux sont réduits au minimum. Leur emplacement dans les roues optimise par ailleurs la distribution du poids et rend plus aisé le contrôle de la traction. Enfin, en évitant les transmissions (puisque les onduleurs sont intégrés), on minimise encore les pertes d’énergie et on favorise l’autonomie qui reste un point crucial pour les utilisateurs de véhicules électriques.
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Le moteur-roue de GM
On a déjà parlé de Continental ou de Hyundai qui développait cette technologie. Et ils ne sont pas seuls. Outre-Atlantique, General Motors (GM) investit aussi massivement. L’entreprise travaille notamment sur le moteur-roue PD18 Gen 5, qui offre des performances impressionnantes : jusqu'à 276 ch pour une configuration traction et 533 ch en transmission intégrale. En outre, GM vise à rendre ce modèle compatible avec des véhicules fonctionnant à des tensions de 400 V (c’est-à-dire les plus répandus actuellement) et il envisage déjà une version à 800 V pour fin 2024.
Ce moteur est conçu pour des véhicules de tailles variées, allant des berlines aux SUV, en passant par les voitures autonomes et utilitaires pesant jusqu’à 5,2 tonnes ! Il y a donc de la marge. Et il existe aussi un moteur-roue PD16, moins puissant avec ses 107 ch et qui est destiné aux voitures plus légères. Il faut noter que le moteur-roue de GM intègre également tout le système de freinage à disque jusqu’à des tailles de 18 pouces. C’est vraiment le tout-en-un et manifestement adaptable dès à présent aux voitures électriques déjà commercialisées.
Durabilité ?
Mais une question se pose tout de même : quelles durabilité et résistance dans le temps pour ces moteurs-roues qui sont directement exposés aux éléments extérieurs ? Parce que boue, poussière, pluie, neige, rien ne leur sera épargné. Et là aussi, c’est prometteur, car les premiers tests effectués par GM montrent que cette technologie serait capable de supporter une durée de vie de 15 ans et 300.000 km. Pas mal, même si certains automobilistes espèrent pouvoir aller plus loin avec une automobile. Cela dit, on imagine que le moteur-roue sera facilement remplaçable, mais l’histoire ne dit pas encore à quel prix.
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