La transition vers la voiture électrique s’inscrit presque exclusivement à travers les SUV. On ne va pas se mentir : ce type de carrosserie est privilégié parce qu’il rencontre un immense succès commercial, mais il ne sert pas vraiment le genre puisque ces carrosseries sont fondamentalement plus lourdes et moins aérodynamiques.
En toute logique, c’est donc à peu près ce qu’on peut faire de pire d’un point de vue rendement énergétique avec, à la clé, une dégradation de l’autonomie et la détermination d’un prix plus élevé puisque pour offrir une autonomie digne de ce nom, il faut « taper » dans les kWh.
Cela dit, aujourd’hui, même si les chiffres globaux ne le montrent pas encore, un parfum de retour à d’autres formes d’automobile plane. En effet, les breaks, tombés eux aussi en désuétude avec les SUV, montrent des signes évidents d’un regain d’intérêt.
Et pas seulement de la part du public. Car après les avoir boudé, les constructeurs automobiles semblent aussi leur porter une attention nouvelle, probablement parce que ceux-ci se marient nettement mieux avec la propulsion électrique que les SUV.
Publicité – continuez à lire ci-dessous
Les ventes augmentent, mais…
Selon Automotive News Europe, les ventes de breaks ont augmenté de +7,6% au cours du premier trimestre 2023. C’est le fait d’une demande soutenue pour quelques modèles clés, comme la Skoda Octavia ou la Volkswagen Passat. Bien que réelle, la reprise n’égale pas encore celle du marché qui s’est fixée à +17%.
Mais il ne faut pas oublier que l’offre de break s’est fortement réduite ces dernières années, au contraire de celle de SUV. La Renault Talisman a disparu des catalogues, tout comme la Ford Mondeo ou la Kia Optima. Mais il n’empêche : que ce soit pour l’Audi A4, la BMW Série 3 ou la Passat, la grande majorité des choix (souvent plus de 75%) des acheteurs se porte sur les versions familiales, plus polyvalentes.
Un retour en grâce ?
Le fait est qu’après avoir surfé sur la vague des SUV, les constructeurs semblent eux-mêmes commencer à tirer sur les vaches à lait qui les ont nourris pendant tant d’années. « L’époque des gros SUV est révolue, car ils sont un cauchemar en termes d’émissions de CO2 », a déclaré Linda Jackson, CEO de Peugeot, lors de la conférence organisée par le Financial Times sur l’avenir de l’automobile.
Cette prise de position n’est pas anodine. Car elle est aussi le reflet d’un changement des comportements d’achat, Peugeot ayant remarqué l’attrait du public pour la 308 break (SW). Et pas qu’un peu puisque celle-ci compte carrément pour 46% de la production !
Il n’est pas très étonnant d’apprendre que Peugeot a prévu de lancer une version électrique de ce modèle. Il est évident que Peugeot ne va pas rester seul très longtemps et qu’il va être rejoint par bien d’autres constructeurs qui vont s’empresser de réhabiliter cette carrosserie dans les mois qui viennent : Volkswagen avec l’ID.7 (issue du concept Space Vizzion), Skoda avec un futur modèle « Estate », BMW avec l’i5 Touring, Audi avec l’A6 E-tron Avant (2024)
Les Chinois ont flairé le filon
Cela dit, si la carrosserie break est une spécialité européenne depuis des années, les constructeurs du vieux continent devraient faire attention de ne pas se faire doubler au poteau par… les constructeurs chinois ! Car le seul break électrique du marché vient de l’empire du Milieu.
Il s’agit de la MG5, un modèle qui sera bientôt rejoint par un autre chinois, la Nio ET5 Touring, soit le break que Tesla n’a probablement jamais osé construire et qui risque bien de faire tourner les têtes avec son esthétique ravageuse.
La Nio annonce un volume de chargement de 450 l et de 1.300 l une fois la banquette rabattue. Pas extraordinaire pour un break de 4,8 m de long, mais c’est toujours plus qu’une berline et ce n’est pas moins qu’un SUV électrique, plus onéreux. Alors ?
Oui, les breaks sont de retour et les constructeurs savent qu’ils en peuvent plus les ignorer. Pour le moment, ce glissement est avoué à demi-mots, comme chez Dacia avec le Jogger qui nage entre deux eaux. Mercedes a quant à lui décidé d’arrêter les breaks. Mais il y a fort à parier que l’Allemand reviendra sur cette décision. Comme le disait le patron de Skoda « on ne pourra pas faire sans les breaks pour les voitures électriques ». Une parole quasi visionnaire…
Il est donc temps pour les constructeurs européens de réagir et de réimposer leurs breaks, peut-être ailleurs dans le monde aussi (même si ça n’a jamais marché). Car leur rapport encombrement/efficience est plus que jamais un atout dans la transition vers la propulsion électrique.
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be