Il y a quelques jours, le spécialiste européen des batteries, le suédois Northvolt, a déposé le bilan et s’est placé sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine qui la met sous protection pendant une période limitée afin de se réorganiser. Il faut dire que la situation financière de Northvolt est catastrophique avec 5,56 milliards d'euros de dettes et un niveau de liquidité qui ne lui permet pas de tenir une semaine. Selon l’ancien CEO qui a démissionné, Peter Carlsson, Northvolt aurait besoin de 1 à 1,2 milliard d’euros pour relancer ses activités. Une somme évidemment importante et que l’actionnaire principal, Volkswagen, n’est évidemment pas en mesure de mettre sur la table étant donné les difficultés que le constructeur rencontre également.
Une indépendance avortée ?
En Europe, c’est évidemment la panique dans le secteur automobile. Car le continent fondait beaucoup d’espoirs sur l’avenir et la montée en puissance de Northvolt, l’objectif étant bien évidemment de s’affranchir des fabricants chinois et asiatiques. C’est d’ailleurs pour cela que le gouvernement suédois et Scania (aussi actionnaire de l’entreprise) ont décidé de la soutenir. Mais leurs moyens ne suffisent pas.
Cette histoire de sortie de route d’une start-up versée dans la voiture électrique n’est pas la première du genre et elle démontre ô combien l’Europe peine à mettre en place un écosystème industriel autour de la mobilité individuelle. Pourtant, l’expérience existe et a déjà réussi avec Airbus. Mais, malgré les appels de certains, comme le PDG de Renault, les logiques de concurrences restent manifestement trop prégnantes. Ce que démontrent d’ailleurs aussi les autres projets en matière, comme ceux du consortium ACC (Stellantis, TotalEnergies et Mercedes) qui est en train de ralentir.
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Les Chinois en embuscade ?
Mais l’histoire de Northvolt continue d’inquiéter. Car selon certaines sources, plusieurs fabricants chinois de batteries, dont le géant CATL, seraient en pourparlers avec le suédois pour tenter de le renflouer et, forcément, au passage d’empêcher un début d’indépendance européenne dans ce secteur. Northvolt dément naturellement, ce qui se comprend dans sa situation. Il se dit que CATL verrait à travers le suédois un intéressant potentiel de croissance en Europe. Encore un serait-on tenté de dire.
L’aventure de Northvolt pose en tout cas la question de l’autonomie stratégique – et de la stratégie tout court – défendue (en paroles) par les des autorités européennes. Mais la réalité, c’est que Bruxelles continue à prôner un ultralibéralisme qui devient destructeur alors que les autres marchés (Chine USA) se ferment et soutiennent leur industrie à coup de milliards. Pékin a-t-il déjà tout gagné ? La nouvelle Commission européenne qui prend actuellement ses fonctions ferait bien de se poser la question.
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