Sauf retournement de situation – on verra quelle sera l’issue des négociations autour des carburants synthétiques dans les prochains mois –, les voitures thermiques, essence et Diesel, mais aussi hybride devraient progressivement disparaître de nos rues, en particulier après 2035 lorsque la majeure partie du marché aura basculé vers la voiture électrique.
Certes, les voitures thermiques achetées avant cette échéance seront toujours autorisées à rouler, mais il faut voir la réalité en face, car on se doute que les autorités feront tout pour interdire la circulation de ces voitures même relativement récentes. Sans trop s’avancer, on peut donc imaginer que seules les voitures Euro 6 et 7 (et peut-être même pas les Euro 6) seront encore autorisées à circuler. Les autres ont toutes les chances d’être bannies, notamment dans les villes qui prennent des mesures de plus en plus strictes pour éliminer les voitures thermiques. C’est le cas d’Anvers et Gand qui voudraient les éliminer dès 2031.
La solution des carburants de synthèse ?
Pour avoir un avis éclairé sur la question de l’avenir des moteurs thermiques, le journal Ouest-France a sollicité António Pires da Cruz, responsable du programme carburants à l’IFP Énergies nouvelles. Pour ce spécialiste, nos voitures thermiques pourraient encore rouler avec des carburants de synthèse. C’est d’ailleurs ce que l’Allemagne pousse comme proposition, afin de faire plier l’Europe et d’autoriser après 2035 la vente de voitures à moteur à combustion, même si les gammes seront probablement réduites. Il y a aussi l’option du bioéthanol, mais pas en Belgique où il n’existe aucun cadre pour ce carburant. Pourtant, l’option pourrait aider à la décarbonation du parc thermique.
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Reste à savoir évidemment si le public privilégiera la voiture électrique plutôt que la thermique à cette échéance. Et là aussi, c’est très difficile à dire. Car, pour ce qui concerne le particulier en tout cas, cela dépendra du prix de vente des voitures électriques. Les promesses faites par l’industrie sont celles de tarifs beaucoup plus accessibles, voire similaires à ceux des voitures thermiques. Mais là aussi, rien n’est écrit et la guerre en Ukraine par exemple a montré que les équilibres pouvaient très rapidement être chamboulés.
Des exportations en masse ?
Quoi qu’il en soit, il semble déjà acquis qu’une grande part de nos voitures thermiques seront exportées vers des pays en développement. Comme c’est déjà le cas actuellement. Car les normes environnementales ne sont pas équivalentes partout et, logiquement, dans les pays les plus pauvres, les autorités ont d’autres priorités que le verdissement de leur parc automobile national. De ce fait, l’impact du passage à la voiture électrique dans nos contrées a toutes les chances d’être minime au niveau mondial, car nos voitures thermiques continueront d’être utilisées dans ces pays pendant des années, voire des dizaines d’années.
Quoi qu’il en soit, la transition ne se fera pas du jour au lendemain. Elle prendra en effet plusieurs dizaines d’années, comme l’indiquait Elon Musk lui-même. En Belgique, on compte 6 millions de voitures particulières en circulation. Il est clair que le parc ne sera pas renouvelé rapidement. L’important est donc de pouvoir trouver des solutions pour ces voitures thermiques qui seront encore en circulation. L’utilisation de carburants de synthèse pourrait constituer une solution pour décarboner le parc thermique qui continuera de rouler. Mais à condition que ces carburants de synthèse soient eux même neutres.
Encore une fois, c’est surtout le législateur qui a une carte à jouer dans ce processus de transition : légiférer autour des carburants synthétiques, des aides à l’achat ou encore la limitation de la circulation des voitures thermiques dans certaines zones sont autant de leviers qui peuvent être activés pour faciliter le passage à la voiture électrique. Mais il faut un consensus politique. Et une vraie vision. On peut rêver.
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