Avec la crise économique et la guerre en Ukraine, les prix des carburants vont rester élevés, et ce pour longtemps. Ces dernières semaines, les tarifs du litre d’essence ou de Diesel ont explosé, ce qui a même valu au gouvernement de mandater un groupe d’experts chargé d’énoncer toute une série de mesures et de recommandations pour réduire la consommation du pays et, par la même occasion, notre dépendance aux énergies fossiles. Parmi les mesures proposées, il y avait la réduction de la vitesse sur les autoroutes. A priori, plusieurs observateurs pensaient qu’une majorité de Belges seraient favorables à la mesure et que nombre d’entre eux avaient déjà réduit leur vitesse de déplacement pour faire des économies. Il semble en fait que ce ne soit pas le cas.
Une enquête de VIAS démontre en effet que les Belges n’ont pas réduit leur vitesse de déplacement. Si 6 Belges sur 10 affirment avoir adapté leur style de conduite, rouler moins vite semble toutefois ne pas être une priorité. En effet, moins d’un tiers des participants à l’enquête s’est déclaré prêt à lever le pied. L’enquête a été réalisée entre avril et juin 2022 sur un échantillon de 2.000 personnes.
La pauvreté de mobilité
Pour 44% des répondants, les prix des carburants n’auraient pas d’influence sur leur manière de se déplacer. Ils auraient toutefois un léger impact pour 41,1 % des automobilistes, mais seulement 15,1 % auraient vraiment adopté un comportement plus économique, notamment dans les familles à moindres revenus. C’est ce que VIAS appelle d’ailleurs dans son enquête la « pauvreté de mobilité », c’est-à-dire la frange de la population plus précaire et qui participe au final moins aux activités économiques, politiques ou sociales en raison justement de leur accès réduit aux transports.
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Naturellement, les possesseurs de cartes « carburant » liées aux voitures de société ne se sentent pas affectés par la hausse des prix : 70% d’entre eux se disent désintéressés. VIAS note aussi que les personnes qui sont davantage sensibilisées à la crise environnementale sont plus facilement influencées par le phénomène d’inflation et, partant, adaptent plus rapidement et facilement leur comportement au volant.
Les jeunes plus touchés ?
Cela dit, les prix à la pompe ont malgré tout une influence sur les automobilistes. Mais cette influence s’exerce à la station-service, devant la pompe. Selon VIAS, un Belge sur cinq a déjà renoncé à faire le plein face aux prix affichés, un phénomène qui est surtout observable (26%) chez les jeunes (18-34 ans).
En réalité, le changement de comportement n’a pas lieu derrière le volant indique encore VIAS, car pour lutter contre le prix des carburants, une majorité d’utilisateurs préfère laisser sa voiture au garage. Selon l’enquête, ils seraient 35% à laisser leur voiture, 28% à se déplacer moins souvent, 23% à conduire de manière plus défensive et encore 14% à chercher un autre moyen de transport que la voiture.
Réduire la vitesse n’est pas une priorité
L’enquête menée par VIAS visait aussi à rendre compte des changements de comportement lorsqu’ils avaient lieu. Ainsi, 61% des personnes auraient au moins changé un paramètre de leur conduite, mais ce n’est toutefois pas d’une réduction de la vitesse qu’il s’agit, car seul un répondant sur 3 semble l’avoir fait. Parmi les autres modifications de comportement plus prégnantes, il faut citer l’utilisation du frein moteur (42%), accélérer moins souvent (38%) ou encore changer de rapport mieux et plus souvent (38%).
D’autres moyens de pression
Si le Belge adapte peu sa vitesse aux prix des carburants, il se montre en revanche plus sensible à d’autres moyens de pression. Les données récoltées (anonymes) par le fournisseur de services Coyote indiquent qu’une baisse de la vitesse est observée, mais qu’elle ne date pas de l’ère des carburants chers. En effet, cette tendance s’observerait depuis plus d’un an et demi déjà et elle serait plutôt imputable à la peur du policier et aux multiples (nouveaux) contrôles mis en place des derniers mois, comme les radars-tronçons.
Un autre facteur dans la réduction de la vitesse tiendrait aussi dans la densité du trafic. En effet, si un usager roule moins vite, il diminue aussi mécaniquement la vitesse des personnes qui le suivent. Or, selon VIAS, le nombre de camionnettes et de poids lourds a considérablement progressé sur nos routes au cours des deux dernières années, ce qui peut aussi expliquer la situation.
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