Ce n’est pas un secret : le marché automobile européen a connu une année difficile en 2024. Ceci s’explique essentiellement par les difficultés rencontrées par les voitures électriques qui n’ont pas convaincu les acheteurs en raison de prix élevés, mais aussi de carences (autonomie, infrastructure de recharge, etc.) qui freinent le public. Mais il n’y aurait pas que cela : selon la société d’analyse DataForce, 2024 a été un mauvais cru, car il a souffert d'une baisse des revenus disponibles en raison de l’inflation ainsi que de taux d'intérêt élevés. Naturellement, la suppression de certaines aides à l’achat pour la voiture électrique dans plusieurs pays a joué en défaveur des ventes.
La question qui pend sur toutes les lèvres, c’est de savoir si 2025 nous sortira du marasme ? Et apparemment, la réponse serait oui si on en croit toujours le spécialiste de l’analyse de données DataForce dont les prévisions portent sur les 27 pays de l’Union, mais aussi le Royaume-Uni, l'Islande, la Norvège et la Suisse.
Un peu mieux
DataForce prévoit une croissance pour certains marchés en 2025 : l'Allemagne pourrait croître de +1,6% pour atteindre 2,86 millions d'unités, la France de +6,2% pour atteindre 1,83 million de voitures, le Royaume-Uni de +5,5% pour atteindre 2,06 millions d’unités et l'Espagne de +3,6% pour atteindre 1,05 million. Pour l’Italie par contre, les modèles de prévisions sont mitigés. Théoriquement, le pays devrait connaître une croissance de +2,9% à 1,62 million de voitures. Mais certains paramètres pourraient engendrer un scénario inverse et faire chuter le marché de -30% à 1,11 million de véhicules. Rien n’est donc très sûr.
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D’autres analystes prévoient eux aussi une croissance. Comme Global Data qui prévoit une augmentation des ventes de +2,4% en Europe occidentale, mais pour autant que l’assouplissement de la politique monétaire soit maintenu (taux plus bas). L’Europe tournerait donc autour des 15 millions de véhicules (utilitaires compris) et la planète autour des 90 millions de voitures. S&P Automotive se montre en revanche plus prudent et table sur un statu quo du marché en 2025 en raison d’une hausse des prix des voitures (taxes sur les voitures chinoises) et d’une nouvelle réduction des aides à la transition vers la voiture électrique. Autres paramètres d’influence : les incertitudes politiques en France et en Allemagne pourraient aussi retarder les achats des automobilistes.
Quel scénario pour la Belgique ?
Quelle sera la situation en Belgique en 2025 ? Les analystes ne le disent pas. Rappelons que 2024 s’est clos sur une baisse des immatriculations de voitures neuves à 448.277 unités, soit le recul de -6% (environ 30.000 voitures de moins qu’en 2023).
2025 sera-t-elle une meilleure année ? Apparemment pas. Selon les projections de D’Ieteren dont le portefeuille de marque couvre près de 25% du marché. Les projections se fondent sur l’étude Polaris 2024 qui met en lumière les nouvelles dynamiques de mobilité en Belgique et donnant directement la parole aux automobilistes et citoyens.
Selon les analyses, on devrait plutôt s’attendre à ce que les ventes de voitures neuves diminuent encore en Belgique pour se stabiliser de manière structurelle autour des 420.000 ou 450.000 unités annuelles, à population et activité économique constantes (car les mouvements de population peuvent modifier le résultat). Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que les habitudes de mobilité changent, quoi qu’on en dise. Jean-Marc Ponteville, porte-parole de D’Ieteren explique cette évolution par le fait que « 18% des Belges ont été expérimenté la mobilité partagée. Certes, la voiture va continuer à jouer un rôle central dans la vie des Belges, mais elle sera consommée différemment. La voiture restera le vecteur de déplacement principal pour 80% des personnes, surtout pour les familles avec enfants. » Mais plusieurs paramètres vont changer. « On va glisser vers une économie de fonctionnalité plutôt que de propriété pour la mobilité », glisse Jean-Marc Ponteville en ajoutant que « le développement de moyens de transport alternatifs (vélo, voiture partagée, etc.), la situation des villes qui ferment leurs portes aux voitures, la diminution du nombre de kilomètres parcourus en raison du télétravail ou la durée de vie supérieure des voitures électriques sont autant d’éléments qui vont peser dans la balance et qui vont probablement aboutir à une diminution des ventes ». Il y a donc un vrai transfert modal.
L’effet est simplement mécanique : les entreprises vont espacer leurs achats tandis qu’une voiture partagée remplace environ 10 voitures neuves acquises en propriété. Jusqu’ici, le Salon de l’Auto de Bruxelles démarre fort, mais cela est aussi dû à un effet de rattrapage après des années Covid empreintes de pénuries et de rareté et d’une augmentation des prix. À voir si les résultats des mois prochains confirmeront ou infirmeront ces projections.
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