Décidément, le secteur automobile vit des heures difficiles. Après la crise de la Covid, puis la crise énergétique, l’inflation et les pénuries, le marché qui semblait repartir à la hausse l’an dernier connaît une nouvelle baisse de régime. Pour le dernier mois d’octobre par exemple, les immatriculations n’ont atteint que 36.477 unités selon la FEBIAC, soit un total de 393.015 unités pour l’ensemble de l’année. C’est donc un nouveau recul de -5,5% qui est enregistré, portant le recul global cumulé sur 2024 à -4,9%.
Un changement de paradigme ?
Jusqu’ici, on sait que ce sont les entreprises qui comptaient pour la majorité des ventes. Mais le vent tourne là aussi. De 70% de parts de marché, les entreprises (ou voitures de société) ne pèsent plus « que » pour 60,9% du marché et on remarque que c’est ce public qui enregistre la plus grosse baisse (-13,6%). Les particuliers composent donc 39,1% du marché automobile neuf belge et, surprise, cette catégorie d’acheteurs est en croissance (+13,3%).
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Comment interpréter ces résultats ? Car les entreprises ont plutôt intérêt à acheter des voitures électriques pour des raisons fiscales. C’est une évidence, mais manifestement, le mouvement ralentit. Probablement parce que les entreprises qui devaient passer leur flotte à l’électrique l’ont déjà fait tandis que les autres hésitent encore. Ou ces dernières acceptent alors de déduire moins – voire pas du tout – pour des raisons pratiques (l’électrique n’est pas encore adaptée à tous les métiers).
Du côté des particuliers, la hausse peut s’expliquer par deux facteurs : les ristournes actuellement proposées dans les concessions d’une part et, d’autre part, la prime à l’achat octroyée en Flandre et qui ne durera plus très longtemps. De ce strict point de vue, les automobilistes flamands ont tout à fait raison de profiter de ce qui leur est (encore) offert.
L’inverse pour l’occasion
On constate en revanche que le marché de la voiture d’occasion continue de progresser en octobre, dans la foulée de la tendance observée en septembre. Sur les 10 premiers mois de l’année, le nombre d’immatriculations de voitures de seconde main a atteint 617.982 unités, soit une augmentation de +6,5% par rapport à la même période l’année précédente. Et là aussi, il y a deux facteurs d’explication : l’abondance de l’offre sur le marché et des prix qui continuent de baisser (-7,4% entre octobre 2023 et octobre 2024).
L’engouement pour les voitures d’occasion tient certainement aussi dans le fait que les acheteurs ne savent toujours pas quoi faire. L’avenir reste en effet incertain, que ce soit dans les villes (Bruxelles vient de reculer de deux ans la date de mise en application des nouvelles règles de la LEZ pour les Diesel Euro 5) ou même pour la fiscalité puisque les régions parlent d’instaurer une vignette. Les automobilistes préfèrent donc sans doute investir moins et se donner un peu de temps pour observer l’évolution des choses.
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