Donald Trump veut autoriser les voitures autonomes, une « chance » pour Elon Musk

Après les avoir fustigées, Donald Trump veut finalement ouvrir la voie aux voitures entièrement autonomes. Un revirement qui, comme de bien entendu, va clairement faire les affaires d’Elon Musk, le nouveau ministre de l’Efficacité gouvernementale.

Publié le 21 novembre 2024
Temps de lecture : 4 min

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Donald Trump veut autoriser les voitures autonomes, une « chance » pour Elon Musk

Promise pour 2020, puis 2030, la voiture autonome a encore un long chemin à parcourir avant d’arriver dans nos rues. Certes, les recherches continuent de plus belle et notamment avec des outils qui permettent de les accélérer comme l’intelligence artificielle. Cela dit, bien qu’impressionnantes en termes de prestations, les erreurs de ces automobiles restent encore nombreuses avec, parfois, des drames à la clé. Dans ce contexte, les États restent très prudents pour autoriser leur circulation et, en tout cas, il faudra un cadre législatif très pointu pour voir ces voitures arpenter nos rues, notamment en matière de responsabilité en cas d’accident. Car la machine devra bien prendre une décision et elle ne sera pas forcément la bonne...

Sauf que ce lent développement pourrait bientôt connaître un coupé d’accélérateur, en tout cas aux États-Unis où Donald Trump, président fraîchement élu, vient de déclarer qu’il allait tout faire pour mettre en place rapidement un cadre législatif pour les voitures autonomes, selon l’agence de presse Bloomberg qui se base sur des sources proches du dossier.

Des règles à changer ?

L’objectif de l’administration Trump serait donc non pas de cadrer plus vite, mais d’assouplir les règles qui existent pour les voitures autonomes. Or, jusqu’ici, les règles existantes représentent des barrières pour les industriels, ce qui est aussi compréhensible vu le nombre d’incidents relevés avec des systèmes tels que le Full Self-Driving ou l’Autopilot de Tesla pour ne citer que ceux-là. Pour continuer de garantir la sécurité routière, le ministère des Transports américain plafonne actuellement le déploiement de ces flottes de véhicules. Ainsi, les constructeurs américains sont autorisés à mettre en circulation 2.500 véhicules autonomes par an, mais certains d’entre eux ont déjà essayé de porter ce nombre à 100.000, dont... Tesla.

cybercab02
© Tesla

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Si les règles fédérales en la matière sont bloquantes pour les constructeurs, elles le sont spécialement pour Tesla qui vient de présenter son Robot-Taxi, le Cybercab, avec une promesse de mise en production à grande échelle dès 2026. Or, Musk avait lui-même déclaré lors de la présentation de cet engin qu’il mettrait à profit son potentiel pouvoir au sein du prochain gouvernement pour faire en sorte que les voitures autonomes puissent être utilisées à grande échelle sur le territoire américain.

Copinage ?

Le régulateur de la sécurité des transports américain, la NHTSA, a pourtant déjà constaté à maintes reprises que la sécurité des voitures considérées comme autonomes était insuffisante. L’Autopilot par exemple a déjà fait l’objet de 40 enquêtes et il a été reconnu responsable du décès de 23 personnes minimum.

Dans ce contexte, il est difficile de ne pas constater la connivence qui s’est installée entre les milliardaires qui vont diriger les États-Unis au cours des prochaines quatre années. Il ne faut pas tirer trop vite et juger sur les actes, mais, jusqu’ici, de nombreuses déclarations donnent à penser que les arrangements entre amis vont bon train. Comme pour ce qui touche à la suppression des crédits d’impôt pour l’achat d’une voiture électrique. Là encore, la manœuvre aurait pour but de supprimer les aides à la transition des autres constructeurs américains, ce qui donnerait une fois de plus un avantage à Tesla.

fullselfdriving
© Screenshot YouTube

Mais au-delà des bénéfices évidents que pourrait en retirer Musk (l’action Tesla a d’ailleurs bondi de 8% à la suite de cette annonce), il faut se poser la question de la pertinence d’une telle mesure. Car elle mènerait très probablement à une dérégulation totale du secteur, laissant la porte ouverte à une sécurité en baisse et probablement aussi à l’impossibilité pour les victimes d’obtenir des réparations en justice. Or, c’est un peu la logique suivie par Trump et par Musk, comme pour les cryptomonnaies. Sauf qu’ici, on parle de mise en danger potentielle au sein de l’espace public, ce qui est très différent. D’autant que l’appellation Full Self-Driving a déjà été taxée de publicité mensongère, notamment en Californie où l’utilisation du terme est interdite, tout simplement parce que Tesla n’a à ce stade pas dépassé le niveau 2 de l’automatisation de la conduite. À suivre.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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