La Porsche 911 est apparue en 1964, voilà donc 60 ans. Ce modèle, proche de la 356, poursuivait l’objectif d’un accroissement des performances et du confort de cette dernière tout en conservant sa forme originelle, malgré un empattement allongé de 20 cm au minimum. Autant dire que les choses n’ont pas été simples pour les ingénieurs de Porsche qui, à l’époque, étaient plus habitués à optimiser les modèles existants qu’à en créer de toutes pièces – Porsche était alors surtout un bureau d’étude.
Mais ça a fonctionné et la Porsche 911 s’est imposée comme une excellente sportive de par ses prestations, mais aussi de par sa compacité qui la rendait parfaitement utilisable au quotidien. Une prouesse qui perdure d’ailleurs 8 générations et qui continue de séduire à travers le temps puisqu’en 2017, Porsche a d’ailleurs produit le millionième exemplaire. Alors, parfaite la 911 ? Presque, car ce n’est pas l’avis de Porsche qui estime que sa 911 a aussi un problème.
Grossophobie
Mais quel problème a la 911 ? Et bien, c’est le même que pour toutes les autres voitures : à chaque nouvelle génération, le modèle s’embourgeoise, il pèse plus lourd et il occupe aussi plus d’espace au sol, comme l’expliquait une récente étude belge d’ailleurs. C’est le fait des équipements supplémentaires, mais aussi des normes de sécurité de plus en plus contraignantes. Et le phénomène apparaît comme un cercle vicieux. Car pour ce qui concerne les sportives, la perte d’agilité est compensée par l’intégration de toujours plus de systèmes sophistiqués : 4 roues directrices, amortissement piloté, direction variable, barres antiroulis actives, différentiels autobloquants pilotés, etc.
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La reine 911 n’échappe évidemment pas à cette réalité et cela gêne Porsche. Le constructeur aimerait pouvoir changer les choses, mais il ne peut actuellement pas intervenir. Ou du moins pas encore. En effet, dans une interview donnée au magazine australien Drive, le directeur du design de Porsche, Michael Mauer, a expliqué que la 911 souffrait à la fois de la législation relative à la sécurité, mais aussi à l’augmentation de la puissance qui oblige à monter de plus grandes roues et de plus grands freins. « C’est aussi lié aux réglementations gouvernementales et aux performances de la voiture. Si l’on revient 20 ou 30 ans en arrière, la puissance de la 911 et celle d’aujourd’hui déterminent la taille des roues, la taille des freins, etc. » a déclaré Mauer.
Bientôt plus petite ?
Le designer souhaite que la 911 soit revue en profondeur et qu’elle diminue de taille et donc de poids. Mais manifestement, ce n’est pas possible actuellement. En tout cas, pas tant que la 911 est un modèle 100% thermique. Par contre, Michael Mauer pense que ces réductions pourraient intervenir plus tard, lorsque la technologie des véhicules électriques aura gagné en maturité. Mais tout ceci n’interviendra pas avant au moins 10 ans puisque la marque a confirmé que si une 911 électrique devait arriver, ce serait de toute façon après 2035.
Michael Mauer souhaite toutefois que la 911 redevienne « aussi compacte que possible » pour renouer avec ses origines de « petite voiture de sport très compacte ». Pourtant, il faut se souvenir que certains constructeurs sont parvenus à opérer ce retour en arrière. C’est le cas de Mazda qui avec la MX-5 « NC » avait poussé trop loin de bouchon du confort. Pour l’actuelle génération (ND), le constructeur avait remarquablement fait machine arrière pour renouer avec un modèle léger, compact et diablement agile. En attendant, la 911 reste victime du système. Car la nouvelle 911 hybride accuse 46 kg de plus et elle pèse désormais 1.603 kg minimum.
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