La rengaine est désormais bien connue. L'UE a imposé des droits d'importation supplémentaires allant jusqu'à 35 % sur les voitures électriques fabriquées en Chine, en plus de la taxe d'importation existante de 10 %. Cette mesure vise à mettre un terme à ce que l'UE considère comme une concurrence déloyale de la part des aides d'État chinoises accordées à ses constructeurs automobiles. Les entreprises publiques, telles que SAIC Motor, sont particulièrement touchées.
Les droits de douane sont entrés en vigueur le 30 octobre 2024. Il a donc fallu attendre les chiffres de vente de novembre pour voir les premières répercussions. Pour l'instant, il ne s'agit que d'un échauffement, car les importants stocks accumulés continuent de faire barrage. Mais une image se dessine néanmoins sur l'ampleur du phénomène et sur le fait que certaines marques déclinent plus que d'autres.
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De fortes différences selon les pays
En novembre, la part de marché des constructeurs automobiles chinois est tombée à son niveau le plus bas depuis huit mois. Les marques de l'Empire du Milieu ont représenté 7,4 % des nouvelles immatriculations de voitures électriques dans l'UE, soit une baisse de 0,6 % par rapport aux 8,2 % enregistrés en octobre 2024, selon les données de l'institut d'études de marché Dataforce. Ce recul est la conséquence inévitable de l'augmentation des droits d'importation par l'Union européenne.
L'impact des droits de douane varie considérablement d'un pays à l'autre. Sur des marchés clés comme l'Allemagne et la France, les enregistrements de marques chinoises ont diminué de moitié en novembre par rapport à l'année dernière. Dans ce contexte, il est intéressant d'examiner le cas du Royaume-Uni, qui ne fait pas partie de l'UE et n'a pas introduit les nouveaux droits de douane - et n'a pas l'intention de le faire : les immatriculations de VE chinois y ont augmenté de pas moins de... 17% ! Une preuve irréfutable que la tactique fonctionne. Même s'il faut ajouter que les ventes globales de voitures électriques au Royaume-Uni ne sont pas aussi durement touchées que dans les autres grands pays d'Europe.
Bataille entre BYD et MG
Parmi les marques, l'entreprise publique SAIC est le plus gros titre. Il s'agit d'un symbole important, car en tant que propriétaire de MG, le groupe automobile détient la marque chinoise la plus vendue en Europe. Par rapport à l'année dernière, MG a vendu près de 60 % de voitures en moins au mois de novembre. En plus de ces obligations monstrueuses, cette marque a maintenant un autre souci, car elle sent le souffle chaud de son compatriote BYD. Avec un taux global de 27 %, cette marque s'en sort moins mal. Avec le déploiement rapide de sa gamme, la marque parvient même à croître malgré les mauvaises nouvelles. Par rapport à l'année précédente, l'augmentation des immatriculations a été de +127%. BYD a également vendu plus de véhicules en Europe que MG pour la deuxième fois en trois mois.
Toutefois, les constructeurs automobiles chinois continuent d'élaborer des stratégies pour minimiser l'impact des droits de douane. Ils investissent par exemple dans des installations de production locales, des collaborations avec des entreprises européennes et des chaînes d'approvisionnement régionales. Mais cela prendra du temps. En guise de solutions provisoires, ils enrichissent donc leurs gammes avec des hybrides, comme la BYD Seal U DM-i ou la Leapmotor C10 REEV (qui sera présentée en première européenne au Salon de Bruxelles).
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