En quelques années seulement, les trottinettes électriques ont envahi nos villes. On les voit partout : dans nos rues, mais aussi sur nos routes et, parfois aussi, sur des terrains où on ne les attendait pas, comme sur les autoroutes – c’est déjà arrivé. Les systèmes de partage sont en outre largement répandus et ils ont installé de nouvelles habitudes de déplacement que les citadins apprécient particulièrement pour leur flexibilité et leur rapidité.
Au-delà de tout l’aspect positif qu’apportent les trottinettes électriques, il ne faut toutefois pas passer sous silence les problèmes qu’elles soulèvent également, spécifiquement en matière de sécurité ou d’incivilité. En effet, souvent ces engins sont déposés n’importe comment par les usagers et elles encombrent les trottoirs et les rues. Autre problème : le comportement de nombreux usagers qui font fi des règles les plus élémentaires de sécurité en roulant à des vitesses folles sur les parties piétonnes ou sur des portions de route avec des prises de risques incommensurables.
De nombreux accidents
Les risques pris se transforment souvent en drames. La preuve en est avec le nombre d’accidents avec blessés qui se chiffre à 1.715 pour la seule année 2022. C’est une moyenne de 5 accidents par jour et, mauvaise nouvelle, c’est que l’augmentation est constante : +63% par rapport à 2021. En réalité, il y a beaucoup plus d’accidents encore, comme le souligne VIAS dans son traditionnel baromètre de la sécurité puisque toutes les personnes accidentées ne se rendent pas nécessairement à la police ou à l’hôpital.
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Dans ce contexte de croissance un peu chaotique, les autorités ont tenté de remettre un peu d’ordre à l’été dernier en édictant de nouvelles règles d’utilisation pour les trottinettes électriques, qu’elles soient partagées ou non. Depuis le 1er juillet 2022, il est interdit aux moins de 16 ans d’utiliser une trottinette, mais aussi de circuler sur les trottoirs, de rouler à deux sur un même engin tandis que la vitesse maximale est plafonnée à 25 km/h.
De nouvelles règles européennes
Malheureusement, les règles imposées sont trop peu respectées. C’est le cas en Belgique, mais aussi dans les autres pays européens et c’est ce qui explique que le Conseil européen pour la sécurité des transports (ETSC), une ONG indépendante, souhaite désormais que le dossier soit poussé devant la Commission européenne. Cet organe souhaite en effet introduire une régulation au niveau européen et qui imposerait notamment une vitesse bridée à 20 km/h, mais aussi une limitation de la puissance des moteurs (à 250 W), des roues plus larges ainsi que la présence de clignotants et d’un avertisseur sonore.
Mais ce n’est pas tout : l’ETSC veut aussi faire pression sur les comportements inappropriés des utilisateurs de trottinettes. En particulier, il s’agirait d’interdire l’usage des engins sur les trottoirs partout en Europe, d’interdire les déplacements à plus d’une personne, d’imposer une limite d’âge à 16 ans et d’ajouter encore le port obligatoire du casque. Le Conseil veut en outre ajouter des sanctions plus fortes en cas d’usage du téléphone portable sur une trottinette ou en cas de conduite sous influence. Bref, l’Europe veut réguler et harmoniser les usages de ces engins qui, il est vrai, sont souvent utilisés de manière sauvage.
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