Depuis quelques années, les aides à la conduite foisonnent sur nos automobiles et cela va naturellement aller en se renforçant. Car, bien que la technologie évolue et permette des applications de plus en plus performantes, le législateur intervient aussi dans cette matière en obligeant de renforcer les arsenaux sécuritaires dans nos voitures avec comme objectif de faire baisser le nombre d’accidents sur les routes. L’adjonction de ces équipements a certainement été bénéfique dans un certain nombre de cas, mais leur effet positif n’est pas toujours démontré.
En effet, en 2018, une étude néerlandaise montrait que les aides à la conduite pouvaient même contribuer à provoquer des accidents principalement en raison de la non-maîtrise de ces dispositifs par les automobilistes. Une analyse partiellement rejointe par VIAS qui admettait en 2022 que si les aides à la conduite pouvaient théoriquement contribuer à réduire les accidents de 40%, leur utilisation – voire leur présence ! – était souvent ignorée des conducteurs.
Il est vrai qu’aujourd’hui, les aides à la conduite sont toujours plus nombreuses à bord, même si certains restent optionnels : systèmes au freinage d’urgence, aide au maintien de voie, régulateurs de vitesse adaptatifs, détecteurs d’angles morts, etc.
Publicité – continuez à lire ci-dessous
Les Belges débranchent tout
L’Institut VIAS a mené l’enquête et interrogé les Belges sur leurs connaissances en matière d’aides à la conduite et, plus encore, sur leur propension à les utiliser au quotidien. Et le constat confirme ce que l’on savait déjà : la connaissance des différents dispositifs est plutôt faible, y compris pour les systèmes qui existent depuis très longtemps, comme l’ABS (antiblocage des freins) ou l’ESP (système de maintien de la trajectoire). Curieusement, une part importante des Belges disent aussi désactiver régulièrement les aides à la conduite dont l’ABS (5% des sondés) alors que ce n’est techniquement pas possible. Par déduction, on peut considérer que ceux-ci parlent donc de l’ESP qui est lui aussi de moins en déconnectable (c’est sous l’ESP soit l’antipatinage et encore, souvent sous les 50 km/h).
VIAS a aussi posé la question spécifique de l’utilisation du récent dispositif d’adaptation de la vitesse en fonction de la signalisation, ISA (Intelligent Speed Adaptation) et il apparaît que les automobilistes qui en disposent ne l’utilisent pas ou le désactive aussi, car « ils souhaitent conserver le contrôle sur le véhicule ». Et le comportement est identique pour ce qui concerne l’assistance au franchissement de ligne (LKA).
VIAS admet que ces dispositifs ne sont pas toujours bien acceptés, car certains d’entre eux (pour ne pas dire une majorité), ne sont pas suffisamment fiables et, surtout, qu’ils entraînent des réactions indésirables (des vibrations dans le volant pour LKA par exemple). Ces caractéristiques contribuent à générer de l’insécurité ainsi que de l’irritation.
D’autres assistances pas les bienvenues
Selon l’enquête VIAS, les Belges n’apprécient pas non plus le Park Assist qui effectue automatiquement un créneau (voire d’autres manœuvres de stationnement). Et là aussi, il s’agit manifestement toujours d’une question de contrôle.
Ces déclarations sont en partie paradoxales, car lorsqu’on demande à ces mêmes répondants de nommer les options payantes qu’ils sélectionneraient, le Park Assist arrive en 4e position avec 9,5% des intentions d’achat juste l’air conditionné (1er avec 22,30%), le système de navigation (2e, 12,3%) et la détection des angles morts (3e, 9,6%).
Le confort d’abord
Selon VIAS, le Belge donne d’abord priorité au confort plutôt qu’à la sécurité. Les Belges jugent en tout cas que l’assistance au stationnement et l’assistance au maintien de trajectoire sont les dispositifs les moins convaincants pour la sécurité routière et ils préfèrent donc de loin opter pour un pack multimédia. Même le dispositif de freinage automatique d’urgence est jugé peu important. Le fait est que les Belges accordent peu leur confiance aux aides à la conduite et qu’ils craignent des dysfonctionnements.
Les Belges (1 sur 6) jugent également que le plaisir de conduite est largement amputé par les systèmes d’aide à la conduite, en particulier ceux qui interviennent activement. Ce qui inquiète VIAS, c’est aussi la méconnaissance des systèmes par leurs utilisateurs qui leur prêtent parfois des capacités qui n’existent pas. L’automobiliste part donc avec une idée erronée, ce qui peut naturellement mener à davantage de danger. Il apparaît donc que le rôle des concessionnaires reste central dans la sensibilisation et l’explication claire de tous ces dispositifs qui seront amenés à encore s’élargir dans les années à venir.
Quelle option payant en priorité * source VIAS
Air conditionné | 22,3% |
Système de navigation | 12,3% |
Détection d’angles morts | 9,6% |
Aide au stationnement | 9,5% |
Pack multimédia | 8,5% |
Freinage automatique d’urgence | 7,9% |
Limitateur de vitesse interactif (ISA) | 5,5% |
Détection de somnolence | 4,8% |
Peinture métallisée | 3,6% |
Sièges et/ou volant chauffants | 3,6% |
Toit panoramique | 3,5% |
Boîte noire (enregistrement des accidents) | 3,1% |
Assistant au maintien de voie | 2,6% |
Jantes en aluminium | 1,7% |
Accès/démarrage mains-libres | 1,5% |
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be