Avec le renouveau de votre marque, n’avez-vous pas peur de fâcher la clientèle traditionnaliste de Lotus ?
“Comme c’est arrivé à d’autres constructeurs avant nous qui ont connu un nouveau départ, beaucoup de gens ont compris notre démarche et se réjouissent du fait que Lotus ait un avenir, au lieu de devoir fermer ses portes. D’autre part, en parallèle à notre plan qui consiste à vendre des modèles électriques comme l’Evija, l’Emeya ou l’Eletre, il y a quand même l’Emira, un nouveau coupé qui dispose d’un moteur thermique V6 à compresseur. Il s’agit certainement d’une des dernières voitures avec une boîte mécanique et une direction hydraulique. Elle est présente sur le marché pendant encore quelque temps, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus conforme aux normes antipollution en vigueur. N’avons pas remplacé Lotus par un faux Lotus : on y ajoute de la technologie et des nouveau produits. Nos nouvelles voitures accélèrent plus fort que n’importe quel autre modèle de la marque ne l’avait fait avant. Nous évoluons vers plus de performance”.
Lotus est désormais une marque anglaise ou chinoise ?
“Anglaise ! C’est une marque qui bénéficie de l’expertise d’un groupe chinois, Geely, qui est mondial. Nous avons 200 ingénieurs en Allemagne, notre centre de design qui est au Royaume-Uni, la technologie EV vient de Chine et nous allons certainement avoir de nouvelles activités aux Etats-Unis. Nous bénéficions d’influences globales mais nous avons toujours l’usine de Hethel. Comme d’autres marques automobiles, nous avons un actionnariat étranger, ce qui est très courant”.
Publicité – continuez à lire ci-dessous
Quelle caractéristique qui rapproche le plus Lotus de ses origines ?
“Comme Colin Chapman, fondateur de Lotus, nous innovons et nous trouvons des solutions inattendues. Il faut oser, faire preuve d’audace. Il ne pas oublier que Chapman a essayé de faire durant toute sa vie des produits très différents, dont des modèles quatre places. Nous gardons cet esprit, résumé par notre slogan : « For the Drivers ». Nos produits sont importants mais notre clientèle l’est encore plus”.
Comment appréhendez-vous votre arrivée sur le marché belge ?
“Nous avons commencé par commander une étude de marché auprès de spécialistes qui nous ont fait une carte des pays européens, dont la Belgique, qui étaient les plus importants en termes de volumes. Le plus étonnant est que le marché potentiel en Belgique est à peu équivalent à celui de la France où on vend pourtant 4 fois plus de voitures par an ! Cela s’explique par le fait qu’il s’agit d’un pays riche où l’on vend plus de beaux véhicules. Nous avons pu voir notre potentiel et comprendre que nous devions être présents dans minimum 4 villes belges. Nous avions déjà par le passé un agent à Ostende et nous avons voulu le garder, la même chose à Anvers et Bruxelles. Nous en avons ajouté un à Liège, ce qui nous permet de couvrir à peu près tout le territoire. Chaque concessionnaire a donc un gros potentiel et peut prospérer. En termes de prises de commandes de l’Eletre, la Belgique détient le record européen, ce qui montre que nos agents sont très motivés. En plus de notre personnel présent au siège de Lotus Europe à Nanterre, nous avons embauché 4 employés néerlandophones qui s’occupent de la marque (marketing, après-vente, etc.) sur le territoire belge”.
Comment se faire une place dans un marché où les constructeurs allemands et Tesla se taillent principalement la part du lion ?
“Lotus doit s’imposer comme un acteur crédible dans le monde de l’automobile de luxe. Pour cela, nous avons participé à de grands événements l’année passée comme le Salon de Bruxelles ou le Zoute Grand Prix pour montrer l’Eletre au public. Nous avons également fait une tournée chez nos agents et rencontré les clients. Depuis quelques mois, nous organisons des essais pour démontrer la qualité de nos produits. Nous devons encore convaincre les personnes qui sont sceptiques vis-à-vis de Lotus, ce qui est la phase la plus compliquée de notre travail”.
Avez-vous déjà des objectifs chiffrés ?
“Nous avons des ordres de grandeur : si nous vendons à peu près 2.000 voitures an, nous sommes contents. Bien sûr, ce n’est pas pour tout de suite car ne venons à peine de lancer l’Eletre il y a 3 mois seulement”.
Souhaitez-vous percer sur le marché fleet ?
“Pour l’instant, l’Eletre et l’Emeya ne sont pas vraiment des véhicules adaptés au flottes, ils sont plus susceptibles d’être acquis par des PME qui en les immatriculent comme véhicules d’entreprise. Par contre, nous allons arriver en 2026 avec un SUV électrique plus compact qui devrait constituer la moitié des ventes de Lotus et qui sera un véhicule bien plus adapté au marché fleet“.
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be